Même s'ils continuent à ménager l'Etat hébreu, les membres du quartette international l'appellent à abandonner définitivement ses projets de colonisation en Cisjordanie. “Nous n'oublions pas ce qui se passe en Cisjordanie”, a déclaré le secrétaire général des Nations unies en faisant allusion à la colonisation israélienne et au mur de séparation. “Pour ce quartette, c'est Gaza d'abord et la prochaine étape est la Cisjordanie. C'est Gaza d'abord et non pas Gaza tout court”, a ajouté Kofi Annan. Le communiqué sanctionnant cette réunion du quartette international, à laquelle ont pris part le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avec le haut représentant diplomatique de l'Union européenne, Javier Solana, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, et la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a appelé, mardi à New York, Israéliens et Palestiniens à intensifier leurs contacts pour tirer les bénéfices du retrait israélien de la bande de Gaza. “Le quartette réaffirme que tout accord final doit être obtenu par la négociation entre les parties et qu'un nouvel Etat palestinien doit être réellement viable, avec une continuité territoriale en Cisjordanie et une connexion avec la bande de Gaza”, lit-on également dans le communiqué commun. La secrétaire d'Etat américaine aux Affaires étrangères a estimé qu'il fallait “maintenant tirer profit de l'élan apporté par ce retrait pour aider les Palestiniens à créer à Gaza un modèle d'Autorité palestinienne qui soit effectivement capable de gouverner”. Elle n'a pas manqué l'occasion de pousser “l'Autorité palestinienne à faire mieux sur le front de la sécurité”. Le fait nouveau est l'assouplissement de la position américaine par rapport à la participation du Hamas aux élections législatives palestiniennes en faisant remarquer que “la démocratie palestinienne était une démocratie de transition” et qu'il fallait “laisser aux Palestiniens une certaine marge de manœuvre”. “Nous espérons que les élections vont aller de l'avant et que tout le monde va coopérer”, a-t-elle lancé en direction des dirigeants israéliens qui ne cessent de clamer qu'ils opposeront un veto à la participation du mouvement Hamas aux élections législatives palestiniennes. Condoleeza Rice a néanmoins insisté sur la nécessité de désarmer les factions palestiniennes en terminant son intervention par : “Cela dit, nous avons noté qu'il y a une contradiction fondamentale entre les actions armées et le processus politique.” Reste à savoir maintenant si Israël prendra en considération les recommandations du quartette international ou n'en fera qu'à sa tête comme par le passé. K. ABDELKAMEL