Le refus de lever le boycott financier, imposé depuis un an aux Palestiniens, a été condamné hier par le Hamas et le Fatah qui rejettent la position du quartette pour le Proche-Orient, dont la réunion à Washington n'a abouti à rien de concret. Considérant que le quartette ne fait rien pour améliorer la vie des Palestiniens, les dirigeants du Fatah et du Hamas déplorent le statu quo, favorable à Israël, qui a sanctionné la réunion de vendredi. “Nous nous attendions à ce que le quartette décide de lever le siège injuste imposé au peuple palestinien pour mettre fin aux souffrances de la population et créer les conditions favorables à la reprise du processus de paix”, a regretté Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président Abbas. Au sujet du quartette, le Conseil du président de l'Autorité palestinienne ajoutera : “Nous demandons au quartette d'appliquer rapidement la feuille de route et de présenter une position claire contre les mesures israéliennes contraires à ce plan, en particulier les assassinats et l'expansion de la colonisation.” De son côté un porte-parole du Hamas a dénoncé la “politique de deux poids, deux mesures (qui) ne contribue pas à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient”. Il a réaffirmé que son parti rejetait les décisions injustes du quartette qui “a refusé de tenir compte de la légalité palestinienne et de la réalité sur le terrain, ce qui fait le jeu de l'ennemi sioniste”. Quant aux résultats de cette réunion du quartette international, il y a lieu de retenir qu'elle s'est limitée à apporter son soutien aux efforts de Washington en faveur de la paix israélo-palestinienne. Rendant public un communiqué commun au cours d'une conférence de presse, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, a déclaré : “Le quartette affirme la primauté de la feuille de route et soutient les efforts américains pour accélérer les progrès sur la Feuille de route.” Les ministres des Affaires étrangères des quatre membres, à savoir les Etats-Unis, l'Union européenne, la Russie, auxquels s'est joint le secrétaire général des Nations unies, ont également réaffirmé les conditions préalables à une reprise de l'aide internationale au gouvernement dirigé par le Hamas : la reconnaissance d'Israël et des accords passés, et le renoncement à la violence. Ils se sont contentés de reconduire le “mécanisme temporaire” permettant la distribution d'une aide financière aux Palestiniens en contournant le gouvernement du Hamas. Une nouvelle réunion de ce groupe devrait avoir lieu à Berlin, après la rencontre de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, avec le chef du gouvernement israélien et du président de l'Autorité palestinienne prévue dans une dizaine de jours. Pendant ce temps, les responsables palestiniens, du Hamas et du Fatah, tentent de circonscrire la bataille meurtrière que se livrent dans les rues de Gaza et d'autres villes de Cisjordanie, les partisans des deux mouvements, en attendant les résultats de la réunion de La Mecque entre Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal, prévue ce mardi. Les deux hommes ont convenu vendredi soir d'un accord de cessez-le-feu, le dernier d'une longue série d'autres jamais respectés au cours des dernières semaines. Sur le terrain, les combats entre les partisans du Hamas et du Fatah se sont poursuivis à Gaza dans la nuit de vendredi à samedi et dans la matinée, faisant huit blessés. K. ABDELKAMEL