Le Ramaje avait pour optique de promouvoir la production littéraire de femmes d'ici et d'ailleurs, ainsi que l'organisation annuelle du Prix littéraire Yamina-Mechakra, qui récompense les écrivaines algériennes dans les trois langues (arabe, amazighe, française). Aucune autre édition des "Ramaje" n'a l'air de se crayonner sur les flyers de ses organisatrices depuis la clôture des "Rencontres annuelles Méditerranée-Afrique des jeunes écrivaines", qui s'étaient tenues les 1er et 2 septembre 2018 à la Bibliothèque nationale du Hamma (Alger). Organisé sous le label "Une femme qui écrit vaut son pesant de poudre" (Kateb Yacine), ce rendez-vous d'obédience littéraire a été dédié à la mémoire de l'écrivaine Yamina Mechakra (1949-2013) et s'orientait strictement vers le talent de la gent féminine, afin d'évoquer "la puissance de l'imaginaire et le pouvoir des mots chez les femmes dans l'écriture et des femmes dans la création". Sur ce point, les "Ramaje" se devaient d'être pérennes, conformément aux résolutions prometteuses votées à l'issue du colloque qui s'était tenu à la salle de conférences Mohammed-Lakhdar-Essaïhi. D'ailleurs, c'est lors de ce rendez-vous qu'il a été décidé la création du "Prix littéraire Yamina-Mechakra" pour récompenser les œuvres littéraires d'écrivaines algériennes dans les langues arabe, amazighe et française. Contactée à ce sujet,Dalila Nedjem, initiatrice et organisatrice des Ramaje, a déclaré : "Le Ramaje n'a pu s'institutionnaliser en raison de la turbulence que l'on sait. Néanmoins, nous sommes toujours dans l'attente de l'octroi de l'agrément pour l'association Ramaje d'obédience nationale et pour le prix littéraire Yamina-Mechakra. Pour notre part, même si l'on ne peut plus organiser la grande librairie à cause du déficit en matière de sponsors, nous maintenons toutefois l'esprit des Ramaje avec l'octroi de distinctions du prix littéraire Yamina-Mechakra." Pour rappel, la tenue des "Ramaje" avait pour optique de promouvoir la production littéraire de femmes d'ici et de celles qui s'illustrent au-delà de nos frontières, à l'instar de la romancière et scénariste Faïza Guène, qui a été l'invitée d'honneur de la première édition des Ramaje, mais n'a pas pu y assister. En ce sens, les Ramaje c'est aussi ce clin d'œil sur le panorama varié de la littérature algérienne et de la pluralité de ses plumes. Mais pas que, car dans cette perspective, l'écriture scénaristique et la bande dessinée n'étaient pas en reste tout comme l'ouverture d'un atelier d'écriture en tamazight. Et à moins d'une autre rencontre à venir, le succès qui a entouré la première édition des "Ramaje" a laissé un goût d'inachevé chez les participantes. "C'était une excellente initiative et un premier rendez-vous réussi qui devait se renouveler chaque année, mais en vain. Cette manifestation culturelle a pourtant brillé par son apport en matière d'échanges d'expériences entre opératrices du secteur de l'édition", s'est désenchantée Samira Bendris Oulebsir, directrice des éditions El Ibriz, qui avait pris part en sa qualité d'éditrice à la Grande librairie qui a été installée sur le lieu des Rencontres afin de créer le contact entre les écrivaines et leurs lecteurs. À cet égard, il y a eu des participantes, dont les autrices Lynda Koudache avec son livre Tamacahut tanegarut (le dernier conte), Farida Saffidine pour la présentation de son roman Voix de femmes, voies de fait (éd. El Ibriz), Ouarda Baziz Cherifi pour Les Survivants de l'Oubli et Faïza Stambouli dite Acitani pour son recueil de poésie Nos entre-vagues (éd. El-Maârifa 2016).