La cour d'appel de Tlemcen a examiné, lundi 28 septembre, l'appel introduit par Issam Sayeh, une des figures du Hirak local, au lendemain de sa condamnation par le tribunal correctionnel, en février dernier. Accusé de "diffamation", "offense au chef de l'Etat" (à l'époque d'Abdelkader Bensalah, ndlr), "incitation à attroupement" et d'"atteinte à la vie privée" pour avoir, en octobre 2019, manifesté et diffusé en live son refus de la situation politique en Algérie, Issam Sayeh a écopé de trois mois de prison ferme et neuf mois avec sursis à l'issue d'un procès qui s'est tenu le 13 février 2020. L'activiste avait été interpellé, le 19 décembre, une semaine après la tenue de l'élection présidentielle, dont il avait régulièrement dénoncé l'organisation. Ce lundi 28 septembre, le procureur de la République a requis la confirmation de la peine prononcée en première instance, alors que la défense a plaidé la relaxe pour son mandant qui, a-t-elle soutenu, n'a fait qu'exercer son droit d'exprimer son opinion, qui plus est garanti par les lois algériennes. Sans parler de l'état de santé précaire du hirakiste qui exige une prise en charge spécifique que l'établissement pénitentiaire, dans lequel il se trouve, ne peut assumer. Depuis mai dernier, Issam Sayeh purge une peine d'une année de prison ferme dans le cadre d'une autre affaire liée au Hirak pour laquelle le tribunal correctionnel l'avait condamné à 18 mois de prison ferme avant que la cour d'appel ne ramène la peine à une année. L'enseignant universitaire de 36 ans a été condamné pour atteinte à l'unité nationale, offense au chef de l'Etat et outrage à corps constitués. "Issam Sayeh souffre de leucémie et son état de santé est extrêmement préoccupant", a confirmé à Liberté son avocat, Me Mohamed Amine Bendahmane, signalant que son mandant est à l'infirmerie de la prison depuis son incarcération l'été dernier. Le verdict du procès en appel est attendu pour le 5 octobre prochain.