Le tribunal correctionnel de Mostaganem a prononcé, jeudi dernier, la relaxe pour 23 hirakistes interpellés le jour de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 et poursuivis pour attroupement non armé, incitation à attroupement, mais aussi pour entrave au déroulement normal des opérations électorales, tel que prévu par loi organique relative à l'Autorité nationale indépendante des élections. Lors du procès qui a eu lieu le 20 février dernier, le procureur de la République avait requis la peine de six mois de prison ferme pour les accusés qui comparaissaient libres. À la barre, les accusés ont rejeté les accusations portées contre eux, mais tout en revendiquant leur appartenance au hirak. "Nous n'avons jamais tenté de perturber l'élection, ni incité à un quelconque attroupement", ont-ils déclaré en substance. On se souvient que le jour de l'élection présidentielle, des mesures sécuritaires très strictes avaient été prises sur l'ensemble du territoire national pour assurer le bon déroulement du vote et empêcher les opposants à manifester leur rejet. Des interpellations avaient particulièrement ciblé les hirakistes connus pour leur activisme à Mostaganem et des arrestations aveugles avaient été opérées par des services de sécurité sur les dents. Parmi les suspects interpellés, Me Zahaf, connu pour défendre les hirakistes, et quelques membres de sa famille. Dans leurs interventions, les 15 avocats de la défense ont plaidé la relaxe pour leurs mandants interpellés de manière illégale, et dans le seul but de "faire passer l'élection du 12 décembre". Rappelons qu'il y a, quelques jours, 17 autres hirakistes, qui avaient introduit un appel de leur condamnation en première instance pour des peines allant de quatre mois à une année de prison, avaient vu leur peine réduite à deux mois de prison ferme. La Cour d'appel les avait discupés des accusations d'outrage à fonctionnaires et d'attroupement non armé, mais les avait reconnus coupables d'incitation à attroupement. Ils avaient été interpellés à l'issue d'une marche nocturne antivote organisée un soir de novembre 2019.