Une forte mobilisation citoyenne a marqué la marche populaire organisée, hier matin, en solidarité avec Khaled Tazaghart qui venait d'être condamné par le tribunal correctionnel d'Akbou à un an de prison. Des milliers de personnes ont répondu à l'appel à la marche lancé à travers les réseaux sociaux par le Collectif citoyen de la ville de Tazmalt (CCVT). "La libération du militant Khaled Tazaghart et de tous les détenus d'opinion" est le principal mot d'ordre de cette manifestation qui a vu la participation de nombreux activistes du Hirak et de citoyens venus de différentes régions du pays, notamment de Bordj Bou-Arréridj, de Sétif, de Bouira, d'Alger, de Tizi Ouzou, de Béjaïa et de Boumerdès. Comme prévu, le coup d'envoi de la manifestation a été donné vers 10h30, depuis la placette jouxtant le siège de la daïra. Munis du drapeau national et de l'emblème amazigh, les manifestants ont également arboré les portraits de certains détenus politiques dont ceux de Khaled Tazaghart, de Khaled Drareni, de Rachid Nekkaz... Scandant à tue-tête les slogans habituels du Hirak, la foule sillonne l'artère principale de la ville en passant devant le siège de l'APC et la placette Abderrahmane-Mira. Au fur et à mesure que la procession avance vers le centre-ville, celle-ci voit ses rangs grossir. "Nous marcherons jusqu'à la chute du régime", "Nous, les descendants du colonel Amirouche, ne reculerons jamais !", "Mettez-nous tous en prison, le peuple ne s'arrêtera pas !", "Pour une Algérie libre et démocratique", "Système dégage", "Libérez Khaled", "Libérez les otages" ont été les principaux slogans repris en chœur par les marcheurs tout au long de leur itinéraire qui les mènera jusqu'au cimetière des martyrs de la Révolution (1954-1962), situé au bord de la RN26. Les manifestants ont salué la présidente de l'APC, Mme Sihem Berkane, qui a tenu à rejoindre les rangs de la manifestation. Il y avait aussi plusieurs cadres et militants du RCD, dont le président du bureau régional de Béjaïa, Moumouh Labdouci, les deux parlementaires du parti, Atmane Mazouz et Moh-Arezki Hamdous, l'activiste d'Akbou Zahir Benkhellat, l'ancien policier Zahir Moulaoui... Arrivée à hauteur du siège de l'APC, la foule marquera une halte en criant : "Pas de vote !", allusion au référendum sur la nouvelle Constitution, prévu le 1er novembre prochain. Le cortège continue à battre le pavé de la ville jusqu'au point de chute de la marche, où un imposant meeting a été tenu devant le cimetière des Chouhada. Invité à prendre la parole, le jeune avocat Me Sofiane Ouali, membre du collectif de défense de Khaled Tazaghart, lance d'emblée : "Je tiens d'abord à vous rassurer que le moral de Khaled est bon. Bien qu'il soit en prison, il est fier de vous et compte beaucoup sur votre mobilisation pour la poursuite du combat démocratique pour lequel il s'est engagé dès son jeune âge." Et à l'avocat de brosser un portrait de l'ancien député : "Notre ami Khaled est connu en tant que militant de terrain, un grand patriote qui porte l'Algérie dans son cœur. L'histoire retiendra qu'il a été le premier parlementaire algérien à démissionner de l'APN pour se ranger du côté du peuple, au lendemain du déclenchement de la révolution pacifique du 22 Février 2019."