La mobilisation citoyenne en faveur de la libération de tous les détenus d'opinion et pour la poursuite du combat pacifique porté par le mouvement populaire du 22 février, reprend de plus belle dans la vallée de la Soummam. Dans la perspective de redynamiser le hirak, après trois mois de confinement sanitaire, en raison de la pandémie de coronavirus, deux rassemblements citoyens ont été organisés, hier, dans les chefs-lieux de daïra à Tazmalt et Akbou, auxquels ont pris part de nombreux militants politiques, des avocats et d'anciens détenus du mouvement populaire, venus d'Alger, de Tizi Ouzou, de Bouira, de Béjaïa et de Bordj Bou-Arréridj. À Tazmalt, située à l'extrême ouest de la wilaya de Béjaïa, des centaines de manifestants, munis de portraits de quelques figures du hirak, dont ceux de Karim Tabbou, Samir Belarbi et le défunt militant mozabite Kamel-Eddine Fekhar, se sont rassemblés sur la place "Taswiqt" bordant l'artère principale du chef-lieu de la commune, à l'appel d'un collectif citoyen local. Vers 10h30, le député démissionnaire, Khaled Tazaghart, natif de la région, prend la parole devant la foule pour rappeler l'objectif de cette action, tout en invitant les animateurs du mouvement populaire issus d'autres régions du pays, à renouer avec la mobilisation populaire pour exiger la libération de tous les détenus du hirak et faire aboutir les revendications démocratiques portées par la majorité des Algériens. "Nous prenons à témoin l'opinion publique internationale, notamment les défenseurs des droits humains, sur la politique répressive du pouvoir algérien qui a profité de cette crise sanitaire mondiale pour régler ses comptes avec le hirak, en multipliant les arrestations, les intimidations et le harcèlement des militants engagés dans la révolution du sourire. Ce qui démontre la nature totalitaire du régime et sa volonté d'en finir avec toute voix discordante", a déclaré en substance l'ancien parlementaire de Béjaïa. Avant de céder le micro à d'autres intervenants parmi lesquels figurent le militant Zahir Benkhellat et certains avocats, membres du collectif de défense du mouvement populaire, dont maîtres Boubekeur Hamaïli, Yamina Alili… Pratiquement, les mêmes animateurs et activistes du hirak ont également pris part au rassemblement citoyen organisé, dans l'après-midi, place colonel Amirouche à Akbou qui abrite chaque vendredi, une action similaire. La même ambiance et les mêmes slogans ont marqué ces deux rassemblements populaires, placés sous le mot d'ordre "Confinés, mais jamais soumis !". "Assa azekka, tagrawla tela, tela" (Aujourd'hui, demain, notre révolution pacifique existera), "Dawla madania matchi askaria" (Pour un Etat civil et non militaire), "Libérez les otages", "libérez l'Algérie"…, sont autant de slogans scandés par les manifestants ayant participé à ces deux actions du hirak. À noter que par souci de préservation de la santé des citoyens présents à ce rassemblement, des centaines de bavettes ont été distribuées par les organisateurs qui ont insisté sur la nécessité de respecter les mesures de prévention contre la propagation du Covid-19.