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Etroite marge de manœuvre...
Avant-projet de loi de finances 2021
Publié dans Liberté le 04 - 10 - 2020

Dans cet environnement budgétaire extrêmement tendu, l'Exécutif n'a d'autre choix que de reprendre à son compte les opérations d'assainissement budgétaire, ainsi que les arbitrages et les réformes de fond auxquels la Banque centrale n'a cessé d'appeler.
La loi de finances 2021 devrait être examinée, aujourd'hui, en Conseil des ministres. Les arbitrages budgétaires au titre du prochain exercice s'annoncent particulièrement complexes. Avec la crise du Covid-19, qui était venu se greffer aux tensions financières que traverse le pays, nées de la chute des cours du brut sur le marché international, l'activité économique ralentissait alors que les positions financières internes et externes se fragilisaient sous le poids des déficits budgétaire et courant. Sous l'effet de ce double choc coronavirus-chute des prix du pétrole, les indicateurs virent au rouge vermeil et la fin de l'actuel exercice s'annonce pour le moins très tendue pour les finances publiques.
Depuis le mois de mars, les indices ont connu une importante décrue ; la récession économique (-3,9 au 1er trimestre) allait en s'aggravant et le PIB devrait se contracter de -3% cette année, à en croire les prévisions actualisées en avril de la Banque mondiale, contre une projection de -5,2% de son institution jumelle, le Fonds monétaire international (FMI). La rechute des prix du pétrole depuis le début de l'année en cours a remis au goût du jour les vulnérabilités du pays.
Les comptes publics et extérieurs connaissent une nette dégradation comparés à ceux de l'année dernière. Avec un prix moyen du pétrole à 42 dollars le baril, contre une moyenne de 65 dollars en 2019, le déficit budgétaire devrait grimper à plus de 15% du PIB cette année (9% en 2019), alors que le solde du compte courant devrait caracoler à plus de 22% du PIB (22% en 2019). La Banque mondiale s'attendait plutôt cette année à une hausse à 16,3% du PIB du déficit budgétaire et à 18,8% du PIB du déficit du compte courant, calculés sur la base d'un prix moyen de pétrole à 30 dollars le baril. La dette publique pourrait s'établir à plus de 60% du PIB cette année et les réserves de change à 36 milliards de dollars (soit 8 mois d'importations), contre une prévision de 24,2 milliards de dollars de la Banque mondiale, ce qui équivaudrait à 6,1 mois d'importation.
La Covid-19 est venue, en revanche, aggraver le coût social de la crise avec, comme effets palpables, les faillites d'entreprises et un chômage au plus haut. La prolongation de l'épidémie et la faiblesse des prix du pétrole vont peser encore sur l'économie en 2021.
C'est dans ces conditions que le gouvernement aborde les arbitrages budgétaires au titre du prochain exercice, dont les grandes lignes devraient être annoncées, aujourd'hui, en Conseil des ministres. Face à une équation budgétaire qui s'annonce complexe à tout point de vue, la marge de manœuvre du gouvernement est assurément plus étroite qu'elle ne l'était en 2019, lorsqu'il préparait sa loi budgétaire pour 2020.
Délicat travail d'équilibriste
Le baril de Brent évoluait en moyenne autour de 65 dollars, contre 42 dollars cette année. Les prévisions pour 2021 tablent sur un prix moyen de 50 dollars le baril. Avec un prix moyen de 50 dollars le baril, conditionné bien évidemment par la reprise de l'économie mondiale, actuellement en convalescence des suites de la Covid-19, l'équilibre budgétaire est rompu et les déficits risquent d'être insoutenables, alors que la tempête sanitaire, nécessitant un effort budgétaire considérable, est encore loin d'avoir pris fin. Dans cet environnement budgétaire extrêmement tendu, l'Exécutif n'a de choix que de reprendre à son compte les opérations d'assainissement budgétaire, ainsi que les arbitrages et les réformes de fond auxquels la Banque centrale n'a cessé d'appeler. Le gouvernement doit savoir désormais concilier rigueur budgétaire et politique volontariste à l'adresse d'une économie à genoux.
Un très délicat travail d'équilibriste auquel doit s'adonner l'Exécutif dans sa feuille budgétaire de 2021. Après deux années de crise 2019-2020, le pays doit renouer avec l'activité économique dans les meilleurs délais, faute de quoi, les espoirs de sortie de crise se lézarderaient davantage et la casse se révèlerait plutôt insurmontable.
Cela fait longtemps que les entreprises souffrent. Il va falloir apprendre à vivre avec le virus, tout en simplifiant, en renforçant et en mettant en pratique les mesures de relance que le gouvernement n'a cessé de chanter sur tous les toits d'Alger. Les entreprises attendent du concret et la loi de finances 2021 pourrait être le cadre juridique propice aux grandes annonces au bénéfice des entreprises. Du reste, le besoin de la maîtrise de la dépense publique n'a jamais semblé aussi pressant.
Les effets pervers des politiques budgétaires expansionnistes se font sentir encore avec, comme éléments toxiques, un secteur public complètement dépendant du concours financier de l'Etat, une politique sociale peu réformable, un budget de fonctionnement tentaculaire et peu compressible, la multiplication des caisses noires de l'Etat et des subventions aussi paradoxales que budgétivores, dont le coût pèse pour un tiers dans le budget de l'Etat.
L'ampleur du double-choc que subit l'économie nationale exige un traitement de choc aussi bien au plan microéconomique qu'au plan macroéconomique. Il ne faudrait pas que la situation de crise s'enlise pour les entreprises et pour les comptes publics et extérieurs. Les efforts budgétaires doivent être conséquents. La viabilité des comptes publics et extérieurs en dépend. Ceux à l'adresse des entreprises doivent être tous aussi considérables.
Acculé par la faiblesse de sa force de frappe financière, le manque de liquidités en témoigne, le gouvernement n'a de choix que de diversifier les sources de financement de l'économie, même si, à très court terme, les deux leviers monétaire et extérieur s'annoncent inévitables, voire souhaitables, compte tenu de l'ampleur des besoins en financement.
L'avant-projet de loi de finances 2021 devra en tout cas lever un coin du voile sur les tendances et priorités budgétaires de l'Exécutif.
Ali Titouche


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