Les statistiques ont explosé durant les mois de septembre et d'octobre en raison des fortes précipitations enregistrées dans les pays du Sahel, pourvoyeurs de ce parasite. Le nombre de paludéens enregistré dans la wilaya de Tamanrasset s'élève à 1 347 cas, soit une hausse de 429 cas par rapport au dernier chiffre avancé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Lors d'une visite qu'il a effectuée hier au service des maladies infectieuses de l'EPH de la ville, le wali de Tamanrasset, Mustapha Guerriche, comme pour rassurer la population locale, a tenu à préciser, de prime abord, que le suivi de l'évolution de l'épidémie de malaria s'étale sur 12 mois de l'année. De janvier à août de l'année en cours, seulement 344 cas ont été enregistrés à travers tout le territoire de la wilaya. Les statistiques ont explosé durant les mois de septembre et d'octobre en raison des fortes précipitations enregistrées dans les pays pourvoyeurs de ce parasite, explique-t-on à l'EPH. Les autorités doivent d'ores et déjà mener une vaste campagne de prévention à même de doter les hôpitaux et établissements de santé de proximité en matière d'insecticide et de moustiquaires sur le plan régional et surtout national, puisque des cas originaires d'autres wilayas transitent par cette région sans connaître les véritables risques de malaria. À lui seul, l'EPH de Tamanrasset a reçu 787 paludéens avérés. Selon les explications fournies par les médecins au chef de l'exécutif, 90% des malades, particulièrement les cas simples, sont pris en charge au service des urgences, et les plus compliqués sont hospitalisés durant une période de 3 à 7 jours en vue de recevoir un traitement médicamenteux intraveineux. Le wali s'est rendu au chevet de trois patients qui s'apprêtaient à quitter l'hôpital. Se voulant plus rassurant, M. Guerriche a fait part de la mise en place d'une commission médicale devant sillonner les foyers épidémiques au niveau des frontières avec le Niger et le Mali afin de prendre en charge d'éventuelles nouvelles contaminations à la malaria. La commission est chargée de distribuer un lot de médicaments d'un peu plus de 6 000 molécules antipaludiques dans ces régions qui font face à une hausse préoccupante de la fièvre des marais. À ce titre, le pharmacien en chef de l'EPH de Tamanrasset, Djafar Kadem, a fait savoir que le stock disponible en médicaments, formes comprimé et injectable, peut couvrir les besoins de deux ans de traitement. "On en a pour les années 2020 et 2021. Certes, l'épidémie n'a jamais sévi comme cette année, mais on s'est préparé pour le pire des scénarios", rassure-t-il. Parallèlement aux traitements prophylactiques, une vaste opération d'assèchement des étangs a été lancée aux frontières, indique le wali de Tamanrasset, qui a saisi l'occasion pour rendre hommage aux équipes médicales engagées dans la lutte contre cette maladie, notamment celles déployées dans les communes frontalières de Tine Zaouatine et d'In Guezzam, respectivement situées à 500 et 400 km à l'extrême sud de Tamanrasset. Pour rappel, 8 personnes affectées de la malaria sont décédées au cours des dernières semaines dans le sud de l'Algérie (4 à Tamanrasset, 3 à Adrar et 1 à Illizi). Plusieurs autres cas, parfois graves, ont été hospitalisés, selon le ministère de tutelle qui aura recensé 1 110 nouvelles infections au paludisme durant 2020.