Arrêté mardi dernier au centre-ville de Tizi Ouzou, le jeune militant du MAK, Lounès Hamzi, natif de la localité de Makouda, a été placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M'hamed et incarcéré depuis jeudi 8 octobre à la prison d'El-Harrach (Alger) pour "atteinte à l'unité nationale" et "organisation et encadrement d'un mouvement de rébellion", ont affirmé ses avocats, Mes Kader Houali et Sofiane Dekkal. Selon ces deux avocats, Lounès Hamzi a été finalement présenté jeudi devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. "Après avoir été auditionné, le juge a décidé de le placer sous mandat de dépôt. Il passera sa première nuit (jeudi ndlr) à la prison d'El-Harrach et s'ajoutera à la longue liste des détenus d'opinion", ont-ils déclaré, tout en affirmant qu'"ils feront appel, ce dimanche, devant la chambre d'accusation". Pour rappel, l'arrestation de ce militant du MAK avait provoqué la colère de ses avocats qui ont été empêchés, dans un premier temps, d'assister leur client transféré mercredi matin au tribunal de Sidi M'hamed. En effet, Mes Houali et Dekkal avaient été refoulés par des agents de sécurité en civil, sur la RN12, au niveau de Tadmaït. "Filés par une voiture banalisée, deux personnes descendent du véhicule et nous demandent sèchement de rebrousser chemin sans nous décliner les raisons de cette outrageante directive, malgré notre insistance", ont-ils relaté à travers un communiqué rendu public. "Vous n'allez pas rentrer à Alger, et si vous vous entêtez à y aller, vous assumerez vos responsabilités", nous a lâché un des policiers. "C'est alors que nous avons décidé de rebrousser chemin et de ne pas prendre de risque", ont-ils poursuivi. Après cet incident, les deux avocats, qui n'ont pu assister leur client que jeudi, ont dénoncé "des intimidations gravissimes qui nous renseignent sur la volonté des nouveaux maîtres de céans de museler les avocats, après avoir envoyé derrière les barreaux des journalistes et des militants politiques qui avaient exprimé des opinions divergentes". "Nous tenons le pouvoir pour responsable quant à tout malheur qui pourrait nous arriver et nous prenons l'opinion à témoin", ont-ils averti.