Alors que des militants du FFS ont cru que la crise que traversait leur parti était résolue, un communiqué du comité ad hoc, chargé de réconcilier les parties en conflit, a tout remis à plat. Malgré les apparences, le travail de conciliation entamé depuis plusieurs mois par le comité ad hoc, ne serait-ce que pour pouvoir tenir une réunion du Conseil national, semble être une œuvre incertaine. De réunions en contacts, le groupe composé de toutes les parties en conflit ne parvient pas à recoller les morceaux. Selon une source de la direction du parti, si les 4 membres de l'instance présidentielle, Ali Laskri, Mohand-Amokrane Chérifi, Sofiane Chouikh et Brahim Meziani, parviennent à renouer les fils du dialogue, les autres responsables n'arrivent pas à s'entendre sur le minimum. Les proches d'Ali Laskri accusent ouvertement le premier secrétaire désigné par l'autre groupe mené par Hayet Tayeti (officiellement radiée par l'équipe de Laskri), à savoir Belkacem Benameur, de "prendre en otage" le siège du parti. "Belkacem Benameur ne veut rien entendre. Il a mis ‘des baltaguis' pour surveiller le siège. Il nous est donc impossible d'aller vers l'affrontement", indique un haut responsable du parti, contacté hier. Nos tentatives de joindre Belkacem Benameur n'ont pas abouti. Ce dernier n'a pas répondu à nos appels. Si Belkacem Benameur détient les clés du siège du parti, l'équipe d'Ali Laskri, elle, a le cachet et les bureaux de la fédération d'Alger. "Les parties campent sur leurs positions. Elles ont pris le parti en otage", accuse un cadre de la fédération de Béjaïa. Ce dernier renvoie dos à dos les deux clans. Il va plus loin en accusant une "bonne partie de l'encadrement du parti de refuser une solution" car ces cadres "ne sont intéressés que par leur carrière". La preuve ? "Tout le monde est déjà dans les élections législatives anticipées", accuse-t-il. Résultat des courses : le FFS ne parvient même pas à réunir son conseil national. Ce qui rend impossible de prévoir, dans l'immédiat, la tenue d'un congrès qui devra au moins régler la question du leadership. Cette situation de blocage se répercute même sur la situation juridique du parti. Selon des cadres, le ministère de l'Intérieur refuse désormais de traiter avec l'une des deux parties en conflit. "Le parti n'a pas d'existence légale", se désole un député. Ce dernier craint même que cette situation pousse les autorités à exercer un chantage lui permettant de rallier le FFS à sa cause. Certains craignent, d'ailleurs, que ce climat délétère ne pousse une partie de la direction du parti à accepter l'offre de dialogue de l'actuel pouvoir. Autre signe qui en dit long sur l'émiettement de la décision au sein du FFS : Belkacem Benameur a désigné, l'été dernier, Ahcen Mansouri chef du groupe parlementaire du parti. Mais pour l'heure, "aucune réunion" ne s'est tenue entre les députés du parti. Autant dire qu'au FFS, aucune institution n'est épargnée par les dissensions.