La diminution des importations devrait contribuer à résorber le déficit global de la balance des paiements qui a enregistré une baisse de près de 57% durant le premier trimestre 2020 par rapport au même trimestre de 2019. L'Algérie a vu ses importations chuter de "près de 25% sur les sept premiers mois de 2020", contre (-8,59%) à la même période de 2019, selon l'APS. En valeur, la facture des importations a baissé de 7 milliards de dollars au premier semestre 2020, selon une déclaration faite, il y a quelques semaines, par le ministre du Commerce, Kamel Rezig. Ce résultat inespéré n'aurait été cependant pas possible, s'il n'y avait pas eu cette crise sanitaire. La diminution des importations contribuera à résorber le déficit global de la balance des paiements qui a enregistré une baisse de près de 57% durant le premier trimestre 2020 par rapport au même trimestre de 2019, passant de 5,9 milliards de dollars à 2,5 milliards de dollars, comme l'indiquait la Banque d'Algérie dans sa dernière note de conjoncture pour le 1er trimestre 2020. Elle donnera également un répit si nécessaire à l'Exécutif en ces temps de disette budgétaire. Finalement, la pandémie de coronavirus n'a pas eu que des effets négatifs sur la vie économique du pays ; elle a ralenti le flux des échanges commerciaux entre l'Algérie et ses partenaires, faisant ainsi baisser les importations. Celles-ci devraient continuer à diminuer, tant que durera la crise sanitaire mondiale, indépendamment des restrictions que l'Exécutif pourrait imposer dans la sphère commerciale dans le but de faire chuter les importations (il table sur une baisse de 10 milliards de dollars à fin 2020). Au cours de ces cinq dernières années, les gouvernements successifs ont été contraints de revoir la politique du commerce extérieur pour éviter une érosion encore plus grande des réserves de change et pour ne pas aggraver davantage le déficit de la balance des paiements. Ils se sont ainsi évertués à brider les importations, en donnant un tour de vis aux achats du blé et de la poudre de lait, deux produits qui constituent plus de la moitié de l'ensemble des importations alimentaires de l'Algérie, aux importations des matériaux de construction et en arrêtant carrément l'importation de véhicules neufs. De toutes les mesures prises, c'est l'interdiction des importations de voitures neuves qui a soulevé le plus de controverses. Cette dernière mesure a, néanmoins, été révisée dans la loi de finances complémentaire pour 2020, après trois années d'application, rouvrant la voie aux importations de véhicules neufs. L'Exécutif s'est attaqué, en fait, aux gros postes de dépenses en devises. Mais aux dires de beaucoup d'experts, il n'a pas réussi dans sa tentative, parce qu'il a essayé d'apporter des solutions d'ordre technique et commercial à des problèmes à caractère purement commercial. La preuve, la courbe des importations, tous produits confondus, n'a fléchi que légèrement, avant l'apparition de la pandémie de coronavirus. En réalité, il ne pouvait pas en être autrement, du fait que certaines importations sont incompressibles, que la production locale demeure faible dans plusieurs secteurs. Et que de nombreux secteurs d'activité ont encore besoin de matières premières et autres équipements à importer pour pouvoir fonctionner.