Résumé : Samra est sous le choc. Ce que lui raconte Karima confirme que ce raqy n'est qu'un charlatan qui profite de la naïveté des gens. Sous prétexte de soigner son infertilité, il l'a dévêtue et touchée sans qu'elle ait pu repousser ces mains. Depuis ce jour, sa vie est un vrai cauchemar. Elle est mal. Elle n'a personne pour l'aider et la protéger. Samra soupire, le cœur serré. Elle ne peut s'empêcher de la serrer dans ses bras. -Je vais te donner mon numéro ! On ne sait jamais ? Peut-être que je pourrais t'aider ? -Je n'ai pas de portable. -Prends le quand même ! Peut-être que tu pourras emprunter un téléphone ? Si tu veux, je vais parler à ta belle... L'intéressée arrive derrière elles, fâchée. Elle saisit le bras de Karima. -Qu'est-ce que tu fais ici ?, demande la belle-mère. Allez, viens ! C'est ton tour ! -Elhadja, votre belle-fille n'est pas en état d'aller à cette séance, dit Samra. Elle a de la fièvre ! Si elle tombe enceinte dans cette période, le bébé naîtra avec des malformations ! Vous le regretterez jusqu'à la fin de vos jours. Touchez son front, elle est fiévreuse ! -Aâlech ? Entiya tbiba ?, demande la vieille, en se rendant compte que sa belle-fille est brûlante. Sah... C'est vrai ! -Oui, oui... Si vous m'écoutez, vous la ramènerez une autre fois ! conseille-t-elle avant d'ajouter : de préférence, avec son mari ! Mais allez tout de suite, consulter un médecin qui lui donnera un traitement ! -Yaâtik essaha tbiba ! On part et on reviendra un autre jour ! -Merci, dit Karima. Qu'Allah te protège ! -Toi aussi ma sœur ! Samra soupir de soulagement, heureuse d'avoir fait une bonne action. Si seulement elle pouvait sauver son frère des mains de ce raqy. Lorsqu'elle retourne à l'intérieur, Rédha n'est plus dans la salle d'attente. -Non ! Elle s'apprête à aller frapper à la porte, mais sa mère et "l'assistante" du raqy l'en empêche, devinant son intention. -Qu'est ce qui te prend ?, l'interroge Nedjma. Tu veux tout gâcher, ma parole ! Allons dans la salle d'attente ! -Yemma, je t'en prie, pour l'amour de Dieu, il faut qu'on l'arrête ! La fille avec qui je suis sortie tout à l'heure, il a abusé d'elle ! -Tais-toi ! Ne dis pas n'importe quoi ! Il est en train de tout faire pour que le démon le quitte ! Tu ne peux pas gâcher la séance ! Inchallah, cette fois, c'est la bonne ! Samra l'emmène dans un coin. -Yemma, c'est un psychopathe ! Il n'a rien d'un homme de foi ! lui dit-elle. Il n'a aucune baraka ! La jeune femme que tu as vu sortir avec moi, m'a dit qu'il a profité d'une séance, pour la dénuder et la toucher partout ! Tu en entends ? Par tout ! Je crois qu'il met quelque chose, dans l'eau ! Ce n'est pas normal qu'ils soient tous sans énergie à la fin de la séance ! -C'est tout à fait normal ! La séance les épuise ! Laisse-moi donc ! J'ai assez de soucis, pour que tu m'en rajoutes ! réplique Nedjma. Ce raqy fait ce travail depuis des années ! S'il était un pervers, on l'aurait su ! Tu te trompes ma fille ! Il va chasser le démon qui habite ton frère ! On pourra dormir tranquille ! La vie reprendra son cours ! -Yemma, j'ai peur qu'il perde la raison et qu'il n'ait plus de vie du tout ! Le démon est ce raqy que tu prends pour un guérisseur !, insiste Samra. Tu dois accepter qu'il puisse être un charlatan ! Nous devons sauver Rédha ! Yemma, tu me connais ! Je n'ai pas l'habitude de faire des problèmes ! Je ne peux pas me taire ! Mais Nedjma lui ordonne de se taire, le visage fermé. -On finira cette discussion à la maison ! Je ne veux plus t'entendre !, la gronde-t-elle comme du temps où elle était enfant. Samra la respecte trop pour répondre sur le champ. Sa mère ne s'en rend pas compte, mais elle est en train de perdre ce qu'elle a de plus précieux : ces enfants. Le cœur serré, elle pense à son frère, à l'intérieur, entre les mains du charlatan. Elle regrette de lui avoir cédé. Rédha n'avait besoin ni d'un raqy ni d'un psychiatre. Ils doivent accepter qu'il soit différent. Il devrait être avec sa femme enceinte. Leur mère a réussi à l'en éloigner pour que Fadhéla ne découvre pas sa vraie nature. Plus que jamais, elle est convaincue que ces séances risquent de lui coûter la vie. Elle ne peut pas rester les bras croisés. Elle prétexte vouloir marcher un peu et sort "du cabinet". Elle entre dans un taxiphone et appelle la police... (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.