Le syndicat dénonce le manque flagrant de moyens matériels et humains, notamment dans les établissements primaires. La menace sanitaire liée à la Covid-19, doublée de l'indigence matérielle des établissements scolaires en moyens de prévention et de lutte contre cette pandémie, fait craindre le pire pour la communauté éducative dont nombre d'associations de parents d'élèves et de syndicats montent au créneau pour réclamer plus de moyens matériels et annoncer des actions de protestation. Ainsi, l'Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation (Unpef) annonce une journée nationale de protestation et d'arrêt de travail pour demain, afin de réclamer la satisfaction d'un chapelet de revendications. À commencer par la mise en œuvre du protocole sanitaire pour la protection du personnel de l'éducation et des élèves, en dénonçant, à cet égard, le manque flagrant de moyens matériels et humains, notamment dans les établissements primaires. Le syndicat réclame, également, la révision globale des horaires hebdomadaires des trois paliers, l'allègement du nombre de séances et le maintien du samedi comme jour de repos, l'adoption d'une seule vacation d'enseignement, la prise en considération de la pression vécue par les catégories d'encadrement et les travailleurs professionnels ainsi que la révision des plans horaires. À l'issue d'une réunion de son bureau national, l'Unpef a aussi réitéré nombre de demandes liées au recrutement d'enseignants, à la médecine de travail, mais aussi à la réforme du système éducatif avec la participation des acteurs du secteur et des experts. Et d'insister sur la demande d'affranchissement des établissements d'enseignement primaire de la tutelle des collectivités locales et le renforcement du budget de fonctionnement des établissements moyen et secondaire pour faire face à cette pandémie. Bien que cette dernière demande ait trouvé un début de réponse à travers l'annonce, par le département de Mohamed Ouadjaout, de l'allocation d'une subvention spéciale au profit des établissements scolaires des trois paliers d'enseignement, des partenaires sociaux, dont fait partie l'intersyndicale autonome des syndicats de l'éducation, qui semblent ne pas accorder un chèque en blanc au ministère de tutelle. Dans son communiqué, le syndicat présidé par Sadek Dziri a, d'ailleurs, souligné la déception de la communauté éducative à l'égard du traitement réservé à la situation par le ministère de tutelle auquel il est reproché de "ne pas avoir consulté les partenaires sociaux quant aux questions soulevées et aux dossiers en suspens". Et de dénoncer la déclaration du ministre de la Santé dans laquelle il accuse les personnels de l'éducation de "ramener le virus des cafés vers les établissements scolaires". Cette sortie de l'Unpef fait suite aux menaces de grève brandies par le Cnapeste et l'intersyndicale de l'éducation, avant de se rétracter. Pour sa part, l'Organisation nationale des parents d'élèves affirme tenir à sa demande d'un congé exceptionnel de 15 jours, afin d'organiser au niveau des établissements scolaires la mise en application du protocole de santé et de pédagogie. Et ce, au moment où le Satef, qui demande des PCR gratuits pour les travailleurs de l'éducation, s'interroge sur l'absence de la Commission nationale des œuvres sociales en cette période de pandémie.