Plus de 400 000 travailleurs on perdu leur emploi en raison du ralentissement économique provoqué par la crise sanitaire, selon l'enquête d'Ecotechnics. Dans le secteur privé, plus de 800 000 salariés sont en arrêt de travail sans qu'ils perçoivent leurs mensualités. Le ralentissement économique causé par les mesures de confinement prises pour faire face à l'épidémie de coronavirusa eu un impact massif sur le monde du travail. C'est ce que révèle un sondage réalisé par le cabinet d'études et de conseil ECOtechnics, par téléphone, du 20 juin au 6 juillet 2020, publié récemment. Cet impact, note le cabinet, "est resté relativement limité dans le secteur public, administration et entreprises, en raison à la fois d'une proportion d'arrêt de travail assez faible, tout au moins comparativement aux autres secteurs, et de la poursuite du versement du salaire en cas d'arrêt". Ce n'est pas le cas pour le reste de l'économie, où les proportions d'arrêt de travail ont atteint de records. En outre, soutient ECOtechnics, "la prise en charge financière de ces arrêts de travail a été assez faible pour les salariés permanents du secteur privé, et quasiment absente pour les autres catégories". Chez les salariés permanents, qui étaient un peu plus de 7 millions, relève le sondage, "43%, soit légèrement plus que trois millions, ont vu leur organisme ou entreprise fermer". La proportion, précise-t-on, "atteignait 60% dans le privé, contre seulement 35% dans le public, administration et entreprises publiques confondues". Dans les organismes administratifs ou les entreprises publiques ou privées, qui n'ont pas fermé, sur les 4 millions de salariés, 1,3 million seulement ont effectivement poursuivi le travail. Globalement, sur 7 millions de salariés permanents, près de la moitié a arrêté le travail. Si dans le secteur public (administration ou entreprises), il n'y a pratiquement pas eu de licenciement, ce n'est pas le cas pour le secteur privé. Sur les 1,6 million de travailleurs à l'arrêt dans le secteur privé, 27%, soit un peu plus de 400 000, ont été licenciés. Environ 55 000 d'entre eux ont perçu des indemnités de licenciement. Par ailleurs, plus de 800 000 salariés du secteur privé ont arrêté de travailler, sans toucher leur salaire. "Ils se sont donc retrouvés, du point de vue des ressources, exactement dans la même situation que les plus de 400 000 qui ont été licenciés", souligne ECOtechnics. En revanche, 380 000 salariés du secteur privé arrêtés ont continué à percevoir leur salaire. Sur ce nombre, 300 000 le touchaient entièrement au moment de la réalisation du sondage. Les choses se sont passées différemment dans le secteur public, administration et entreprises, indique ECOtechnics. On précise qu'il y a une moindre proportion de personnes qui ont arrêté de travailler (35%), et pratiquement pas de licenciements et, pour ceux qui ont arrêté de travailler, le salaire a continué à être payé dans la très grande majorité des cas. Selon le sondage, près de 60% de l'ensemble des petites et microentreprises ont aussi fermé à partir de la mi-mars. ECOtechnics constate que "parmi ceux qui ont fermé ou arrêté de faire travailler certains personnels, soit plus de 515 000 petites entreprises, 40% ont licencié le personnel, 45% ont gardé les contrats de travail, mais n'ont pas continué à payer le personnel. Une minorité de 15% a continué à payer le personnel à l'arrêt". Concernant les travailleurs indépendants, au nombre de 2,4 millions à la mi-mars, seuls 1,4 million d'entre eux étaient affiliés à la Sécurité sociale. 40% des indépendants sont des commerçants, indique ECOtechnics. 40% activent dans divers services de l'artisanat, 15% sont des agriculteurs et 5% sont des transporteurs. "Près de 63% de cette population a fermé son activité à la suite du confinement partiel et des mesures qui l'ont accompagné à la mi-mars. À la fin juin début juillet, seule la moitié de ceux qui avaient fermé ont repris leur activité", relève ECOtechnics. "C'est donc aussi un choc massif qui a touché les travailleurs indépendants", souligne-t-il. Pour le cabinet d'études et de conseil ECOtechnics, les travailleurs occasionnels, qui étaient un peu plus de 1,7 million de personnes à la mi-mars, ont été impactés de manière plus forte encore que les indépendants. Plus de 70% d'entre eux ont arrêté leur activité après le confinement. Parmi ceux qui ont arrêté leur activité, près de deux tiers ont cherché à travailler depuis. Mais très peu parmi ceux qui cherchent du travail en trouvent (8%). "Près de 90% de ceux qui ont arrêté de travailler pensent qu'il va être très difficile pour eux d'en trouver", indique ECOtechnics. Meziane Rabhi