La presse spécialisée étrangère dans le domaine de l'énergie a manifesté un intérêt particulier pour la nouvelle loi algérienne sur les hydrocarbures lors de la tenue du 18e congrès mondial de pétrole à Johannesburg (Afrique du Sud) dont l'Algérie est l'un des pays co-hôtes. Dans sa conférence de presse qu'il a animée, hier, devant plusieurs représentants de revues spécialisées pour les questions pétrolières, le P-DG de Sonatrach, M. Mohamed Meziane, a explicité le contenu et les objectifs de cette loi adoptée en juillet dernier par le Parlement algérien. Selon l'intervenant, ce nouveau texte couvre toutes les activités pétrolières en amont et en aval qui sont ouvertes à tous les investisseurs privés et publics qu'ils soient nationaux ou étrangers. Répondant aux questions des journalistes, M. Meziane a indiqué que les principaux objectifs de la loi consistent à ouvrir toutes les activités du secteur algérien des hydrocarbures à la compétition dans un marché libre, à assurer la transparence dans la passation des contrats et à assurer un régime fiscal et des conditions contractuelles clairs, simples et compétitifs. Questionné sur ce que sera le rôle de l'Etat dans le contexte de cette loi, le patron de Sonatrach a indiqué que le texte clarifie les prérogatives de l'Etat et celles de l'entreprise publique en tant qu'agent économique et commercial. Le nouveau texte, a-t-il ajouté, renforce le rôle de l'Etat en tant que propriétaire du territoire minier et des hydrocarbures. Ce qui signifie que l'Etat doit prendre en charge le développement et la gestion de ce territoire ainsi que le contrôle de son exploitation dans ses aspects technique, économique, statutaire, sécuritaire et environnemental. Outre cet aspect de la loi, il a également donné les explications sur ses volets financiers dont le rapatriement des revenus et la question fiscale. Devant les médias étrangers qui l'ont également interrogé sur le développement de l'industrie énergétique en Algérie, le président de Sonatrach a fait le point sur les nombreux partenariats conclus durant ces dernières années entre l'entreprise qu'il dirige et les firmes pétrolières étrangères ainsi que sur les deux nouveaux projets de gazoducs transcontinentaux reliés au marché gazier européen qui s'ajoutent aux deux existants. Au sujet de la loi sur les hydrocarbures en Algérie, le directeur de management de la première Banque néerlandaise, ABN AMRO, M. John Martin, présent à cette conférence de presse à laquelle il a succédé pour faire un exposé sur la gestion des revenus pétroliers, a considéré que cette loi qui restitue à l'Etat les prérogatives autrefois exercées par Sonatrach, contribue à “assurer la transparence dans la gestion des revenus financiers” provenant des hydrocarbures. La problématique de la transparence des revenus pétroliers des pays producteurs a d'ailleurs fait l'objet d'une table ronde organisée lors de ce 18e congrès mondial de pétrole. Par ailleurs, dans son numéro spécial publié, hier, à l'occasion de la tenue de ce congrès, la revue spécialisée britannique The Petroleum Economist a consacré à l'Algérie un article intitulé “L'ambitieuse Algérie” élaboré par un expert en pétrole de la firme spécialisée dans les études énergétiques IHS Energy. “Afin d'assurer son rôle d'un des leaders dans les marchés mondiaux de l'énergie, l'Algérie s'est engagée dans le plus ambitieux projet de développement du secteur pétrolier en Afrique du Nord et dans le bassin méditerranéen”, écrit cet expert. Il a même considéré que le “timinig” des projets algériens “semble parfait avec la hausse des cours de pétrole et la forte demande pour le brut et les produits raffinés”. Outre la demande croissante de l'Europe pour le gaz favorisant les nouvelles exportations gazières pour lesquelles l'Algérie s'est engagée dans deux autres gazoducs traversant la Méditerranée, cette revue spécialisée cite, en outre, les nouveaux contrats passés avec les différents partenaires étrangers tels First Calgary Petrolums, CNPC, Statoil, BP, BHP, ENI, Anadarko et Maersk. Par ailleurs, le même expert relève que l'Algérie a engagé de nombreuses initiatives sur les plans politique, diplomatique et économique et dont la plus importante, ajoute-t-il, est la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Aussi, il estime que Sonatrach investit davantage à l'étranger dans les marchés américain, britannique, espagnol, libyen et péruvien. Cette compagnie, note-t-il, est en tête de compétition pour avoir une grande part dans les marchés de GNL de plus en plus croissants en Atlantique et dans les marchés émergents et à croissance rapide en Asie.