Cette accalmie épidémique, selon l'analyse de nos sources, trouve une partie de son explication dans le respect strict des mesures préventives, d'une part, et dans l'intransigeance des pouvoirs publics, d'autre part. Depuis quelques jours, le niveau des contaminations quotidiennes au coronavirus ne cesse de prendre des courbes descendantes, au point de passer carrément sous la barre des 600 porteurs en 24 heures. Les chiffres du Dr Fourar d'avant-hier ont décru d'ailleurs à 573 nouveaux cas confirmés. Enregistrer 200 cas positifs en 24 heures, un chiffre inférieur à celui de la veille, se décline comme un "record" national, selon le tableau de bord "officiel" de répartition et d'écart épidémiologiques. Réaliser alors une telle performance baissière en pleine période hivernale, où s'accélère la transmission du nouveau virus, suggère tout de même un éclairage d'expert pour tenter de comprendre cette décrue inopinée et qui persiste depuis le mardi 24 novembre. Soit le jour où a été consigné le pic national de l'épidémie, soit 1 133 nouveaux cas de contagion en 24 heures. Quelle explication peut-on donner à cette baisse imprévue en pleine saison de froid, de promiscuité et de rentrée sociale ? Quel est ou quels sont ces éléments déclencheurs à l'origine de cette réduction accidentelle ? Une accalmie relative, puisque la courbe épidémique a atteint un plateau, si l'on se réfère au record enregistré lors de la première vague qui avait atteint les 700 cas en juillet dernier. Force est de souligner que la situation sanitaire actuelle, et qui dure depuis une semaine, inspire moins d'inquiétude qu'à la fin du mois d'octobre où les chiffres d'hospitalisation avaient explosé. Ce fait est à mettre, selon les médecins, à l'actif des citoyens qui ont fourni ces derniers temps des efforts non négligeables en matière de vigilance. "Il faut, avant tout, saluer tous les efforts consentis par nos concitoyens depuis plus d'un mois, soit depuis que les pouvoirs publics ont haussé le ton et durci les mesures restrictives", confiera un expert qui a, pour la circonstance, requis l'anonymat. Pour lui, les derniers bilans de baisse de la contagion s'expliquent par un nombre de facteurs liés à la nouvelle carte de confinement partielle ponctuée par la restriction des déplacements de la population notamment dans les wilayas qui produisent plus de clusters épidémiques. L'heure de l'aboutissement du nouveau plan de confinement décrété par Abdelaziz Djerad a-t-elle sonné avant l'heure ? Pouvons-nous espérer au vu de ces chiffres nous rapprocher d'une nouvelle phase de déconfinement ? Pour nos interlocuteurs, la précaution devra encore être de mise et pour longtemps encore, puisque le risque élevé d'un rebond épidémique n'est pas exclu, notamment en ces jours d'hiver. Pour nos sources, cette accalmie épidémique, en pleine fluctuation climatique, trouve une partie de son explication dans le strict respect des mesures préventives, d'une part, et dans l'intransigeance des pouvoirs publics, d'autre part. "Nous sommes en train de récolter les premiers bourgeons de la discipline et de la vigilance des Algériens. C'est tout un ensemble d'éléments qui ont contribué au renversement de la tendance épidémique", martèlera un médecin expert. Autant dire que les mesures restrictives prises lors de la phase deux de confinement, et qui dure depuis quatre semaines, commencent à porter leurs fruits. "Ces effets sont aujourd'hui observables dans le quotidien des établissements de santé. La pression que subissaient les personnels soignants en première ligne depuis la mi-novembre commence réellement à baisser. Les services Covid commencent à souffler", affirmera encore notre interlocuteur. Ce constat qui inspire en partie une certaine sérénité pour poursuivre la lutte, avec un moral au beau fixe, contre le coronavirus, a été aussi partagé par un médecin qui est toujours sur le front dans un hôpital de la capitale. L'autre élément à souligner, et qui a énormément contribué à cette baisse, est la souffrance humaine. Il faut, néanmoins, reconnaître que la peine des Algériens a été très forte ces dernières quatre semaines, puisque la multiplication des formes graves a fait beaucoup de décès au point de déplorer 25 morts en 24 heures. Un record de mortalité causé par la Covid-19. "Cette situation de souffrance déplorable a fait que les citoyens prennent plus conscience de l'aggravation de la situation sanitaire. Nombreux sont les Algériens qui ont perdu et enterré un des leurs à cause de ce nouveau virus", expliquera notre expert. Paradoxalement, cette vague de froid et le dispositif de confinement sanitaire partiel aidant ont généré moins d'interactions humaines. L'hiver, qui s'est installé, semble avoir contraint les gens qui n'ont pas de raison de sortir à se confiner à la maison. Le difficile challenge à relever dans les prochains jours est de préserver cet acquis, à savoir cette tendance baissière, en attendant l'arrivée du vaccin en Algérie pour venir à bout de l'épidémie.