Le Front des forces socialistes (FFS) a fustigé, avant-hier, "la gestion sécuritaire et liberticide de la société" tout en dénonçant l'"instrumentalisation de la justice" à des fins politiques par le pouvoir en place. À l'occasion de la commémoration du 72e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, le premier secrétaire national du plus vieux parti de l'opposition, Youcef Aouchiche, a ainsi souligné, lors d'une conférence organisée jeudi au siège du parti, à Alger, que malgré les sacrifices des Algériens, la situation des droits humains en Algérie ne cesse de se dégrader. "Alors que nous pensions que le mouvement populaire du 22 Février allait donner un nouveau souffle aux droits de l'Homme en Algérie, les restrictions sur l'activité politique, la répression contre les journalistes libres, les arrestations arbitraires et la violation flagrante des droits de manifestation et d'expression ne cessent de se multiplier", a déploré Youcef Aouchiche. Tout en fustigeant le pouvoir en place, le premier secrétaire du FFS n'a pas omis de s'interroger sur "les vraies intentions" qui se cachent derrière ces politiques. Dans son discours, Youcef Aouchiche a également mis en évidence la situation fragile de l'Algérie, alertant que "les dangers qui menacent aujourd'hui notre pays sont plus que jamais une réalité qui risque de bouleverser le projet national que nous n'avons pas encore mis en place". Ces menaces, ajoute-t-il, "sont aggravées par le fait que le pouvoir en place refuse catégoriquement d'adopter une feuille de route pour un véritable changement démocratique". Dans le même contexte, le premier secrétaire du Front des forces socialistes a appelé à "une élaboration d'une approche nationale et indépendante sur la question des droits de l'Homme" qui aboutira à un débat rassemblant les acteurs actifs de la scène nationale. Un tel débat sera, selon lui, "à même d'empêcher l'ingérence étrangère au nom des droits de l'Homme". Par ailleurs, Youcef Aouchiche a tenu à exprimer sa solidarité avec un militant des droits de l'Homme, Brahim Benaouf, qui a été présenté, jeudi, devant la cour d'Oran "sans raison valable ni accusations convaincantes", le jour même où le monde célébrait la Journée internationale des droits de l'Homme. Le premier secrétaire du FFS a appelé par la même occasion à la libération de tous les détenus d'opinion, tout en réclamant la réouverture du dossier de l'ancien détenu politique, Mohamed Baba Nedjar, condamné à la perpétuité "pour un crime qu'il n'a pas commis", a-t-il estimé.