Profitant de la présence du wali à cette manifestation, les agriculteurs ont soulevé une série de problèmes qui les pénalisent, non sans s'interroger à qui profitent vraiment les mesures incitatives accordées par l'Etat dans la perspective de promouvoir l'agriculture saharienne. Le financement des projets agricoles dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi s'est avéré insuffisant, en l'absence d'une véritable stratégie d'accompagnement des promoteurs qui rencontrent des difficultés multiformes. En tout cas, le tocsin a été sonné par les professionnels, jeudi 10 décembre, à l'occasion du salon des produits locaux, organisé par la chambre de commerce de la wilaya de Tamanrasset, en coordination avec la Cnac, l'Anade (ex-Ansej) et la maison d'entrepreneuriat de l'université de Tamanrasset. Profitant de la présence du wali à cette manifestation, les agriculteurs ont soulevé une série de problèmes qui les pénalisent, non sans s'interroger à qui profitent vraiment les mesures incitatives accordées par l'Etat dans la perspective de promouvoir l'agriculture saharienne. Pour Abdelkader Argoubi, participant d'Abalessa (100 km du chef-lieu de wilaya), l'agriculteur de la région trouve beaucoup de mal à commercialiser ses produits, notamment sur le marché communal où la désorganisation et l'anarchie règnent. "Les intermédiaires sont à l'origine de la flambée des prix des fruits et légumes à Tamanrasset. Avant, on traitait directement avec les consommateurs qui étaient satisfaits des prix proposés. Aujourd'hui, nos produits passent par une chaîne d'intermédiaires avant d'arriver au consommateur final. Les autorités doivent intervenir pour mettre un terme à cette spéculation effrénée", lance Abdelkader à l'adresse du wali, en proposant l'ouverture d'un point de vente au centre-ville et qui sera réservé aux promoteurs de l'agence Cnac qui se disent prêts à réguler les prix en mettant fin à l'intervention des spéculateurs. Toujours dans le même ordre d'idées, les exposants ont préconisé l'ouverture d'un marché hebdomadaire devant permettre aux agriculteurs d'écouler leurs marchandises dans une ambiance concurrentielle acceptable. Les agriculteurs ont aussi fait part au wali du problème des engrais et de concession de périmètres à vocation agricole, mais aussi des difficultés rencontrées par les éleveurs d'espèces camélines, particulièrement en période de transhumance. Selon les statistiques en notre possession, 81 projets, dont 20 relatifs à l'élevage de chameaux, ont été financés par la Cnac au titre de l'année 2020. Le directeur de l'antenne locale de la Cnac, Abdelghani Kherbache, a assuré les agriculteurs de la prise en charge des revendications formulées dans le cadre de la nouvelle feuille de route gouvernementale où l'on a mis le cap sur l'agriculture saharienne. Intervenant sur le volet marketing, le directeur de la maison d'entrepreneuriat de l'université de Tamanrasset, Abdelbasset Azzaoui, propose pour sa part l'intensification des manifestations commerciales dans la wilaya pour permettre aux participants de nouer des liens et d'échanger les connaissances relatives aux techniques de commercialisation. Il a également insisté sur le développement des politiques organisationnelles des micro-entreprises voulant se développer et grandir, en adoptant des stratégies pratiques et opérationnelles.