Pour la première fois depuis le mois de mars, le Brent a franchi, la semaine dernière, le seuil des 50 dollars le baril, porté par l'optimisme suscité par la mise en place de campagnes de vaccination en Europe et aux Etats-Unis, régions les plus touchées par la pandémie. C'est ce que relève l'IFP Energies Nouvelles (Ifpen) dans son "tableau de bord" sur les marchés pétroliers, publié lundi. Pour 2021, la valeur médiane du consensus Bloomberg pour le prix du Brent est de 48 dollars, indique l'institut de recherche français, mais certains analystes sont beaucoup plus optimistes, comme Citigroup avec une estimation à 52 dollars le baril ou BNP Paribas avec 56 dollars le baril. "La décision prise début décembre par l'Opep+ d'augmenter la production de 0,5 million de barils par jour en janvier 2021 (au lieu de 1,9 million de barils par jour initialement prévu) et de maintenir une surveillance mensuelle stricte du marché pétrolier a finalement été bien accueillie par les marchés et interprétée comme la preuve que le pire de la crise de la demande provoquée par la pandémie est désormais derrière nous", constate l'institut de recherche français. Cette vague d'optimisme, ajoute-t-il, se reflète également sur les marchés financiers, les contrats à court terme se négociant à un prix plus élevé que les contrats à plus long terme. Cette structure de prix attire de nouveau les spéculateurs avec des investissements dans les fonds pétroliers en forte hausse. Cette structure pousse également les sociétés qui stockent le pétrole brut physique à le remettre sur le marché. "Avec une demande de pétrole qui repart (avec une hausse de +6 millions de barils par jour attendue l'année prochaine) et une production mondiale sous contrôle de l'Opep+ (la production américaine ne devrait pas se redresser l'année prochaine et devrait culminer à environ 11 millions de barils par jour), la situation générale des stocks pétroliers reste le principal facteur susceptible de freiner la remontée des prix", analyse l'Ifpen. Dans son rapport hebdomadaire, l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) fait état d'une augmentation de +15,2 millions de barils des stocks de pétrole brut, la plus forte hausse depuis le mois d'avril. "Cette hausse des stocks de pétrole brut est principalement due à une augmentation des importations (principalement du Canada, d'Arabie saoudite et du Mexique) et à une diminution des exportations, alors que l'activité des raffineries n'a que légèrement augmenté (+1,7 point de base à 79,9%, en baisse de 10,7 points de base par rapport à l'année dernière), et que la production de pétrole brut est restée stable à 11,1 millions de barils par jour", note l'institut de recherche français. Ce dernier précise, cependant, que les chiffres sur les stocks publiés par les différentes agences ne donnent qu'une vision très partielle de la situation globale.