La chute des marchés d'actions, un léger raffermissement du dollar, mais surtout l'incertitude quant à l'évolution de la situation sanitaire dans le monde et l'anémie de la demande continuent de peser sur les prix du pétrole. C'est ce que relève l'IFP énergies nouvelles (Ifpen) dans son dernier "tableau de bord des marchés pétroliers". La tendance sur ces marchés était fortement baissière la semaine dernière. Le Brent a terminé à son plus bas niveau en deux mois et le prix du WTI est retombé sous les 40 dollars le baril. En moyenne hebdomadaire, le Brent a perdu 1 dollar le baril pour atteindre 44,4 dollars le baril et le WTI a perdu 1,5 dollar le baril à 41,6 dollars le baril. "Le consensus des économistes interrogés par Bloomberg sur le prix du Brent reste stable à 42 dollars pour 2020 et 47,5 dollars le baril pour 2021", indique l'Institut français de recherche. Aux Etats-Unis, rapporte l'Ifpen, les stocks de pétrole brut ont baissé de 9,4 millions de barils, citant les statistiques hebdomadaires publiées par l'EIA. Cependant, les stocks commerciaux de pétrole brut restent supérieurs de 61 millions de barils par jour. "La baisse des stocks de pétrole brut et de produits pétroliers aux Etats-Unis n'est donc pas le signe d'une reprise de la consommation qui, bien au contraire, continue à baisser avec une demande en produits pétroliers légers (essence, distillats, carburéacteur/kérosène) en recul de 4%", souligne l'Ifpen. En ce qui concerne la production de pétrole brut aux Etats-Unis, le nombre d'appareils de forage est en très légère hausse et l'indice Frac Spread Count (nombre d'équipements utilisés par les sociétés de services pour la fracturation hydraulique) est en constante augmentation depuis trois semaines. "Cela semble indiquer une reprise de l'activité dans les bassins de production de pétrole de schiste et notamment dans le bassin permien", explique l'Institut français de recherche. Selon les dernières données de l'EIA, la production de pétrole de schiste était de 6,6 millions de barils par jour en juillet contre 8,2 millions de barils par jour au début de l'année. "Toutefois, les perspectives pour le pétrole de schiste restent très incertaines", estime l'Ifpen. Cette semaine, rappelle-t-il, Schlumberger a annoncé la vente de ses actifs de fracturation nord-américains à Liberty Oilfield Services Inc. "Après avoir annoncé fin juillet la suppression de près d'un quart de ses effectifs, il s'agit d'un véritable changement de stratégie pour Schlumberger qui avait acquis les unités de fracturation de Weatherford il y a seulement trois ans", constate l'Institut français de pétrole.