Des commandos héliportés de l'armée française ont mis fin ce matin, au large de l'île méditerranéenne de Corse, au détournement d'un bateau par des marins grévistes, qui a fait demi-tour en direction du continent. Vers 08h 35 (06h 35 GMT), une cinquantaine d'hommes, appartenant aux forces d'intervention du groupe d'élite Gign, vêtus de noir et encagoulés, ont pris d'assaut «Le Pascal-Paoli». Arrivés à bord de cinq hélicoptères, ils ont pris le contrôle du navire en 10 minutes, selon des sources militaires. Peu après, le bateau a pris le large, accompagné par des bâtiments de la marine, avec, à son bord, une équipe de gendarmes maritimes, aux ordres du procureur de Marseille. Une procédure judiciaire a été ouverte pour «détournement de navire», passible d'une peine de vingt ans de prison. «Le Pascal-Paoli», un cargo mixte fret et passagers, fleuron de la Société nationale Corse Méditerranée (Sncm), avait été détourné hier, mardi, par des marins proches des indépendantistes corses opposés à la privatisation de cette compagnie de ferries assurant la liaison entre la Corse et le continent. Le blocage, hier, du port de Marseille, le plus important de France, par des marins grévistes et le détournement du «Pascal-Paoli» ont marqué un net durcissement du conflit affectant depuis la semaine dernière la Sncm, une compagnie publique lourdement déficitaire qui assure également les liaisons entre la France et l'Algérie. Les marins s'opposent à sa reprise annoncée par le gouvernement par un fonds d'investissement, Butler Capital Partners, dirigé par un homme d'affaires franco-américain, Walter Butler. La semaine dernière, le conflit avait bloqué des centaines de passagers en partance pour Alger.