Les récentes tensions entre la Somalie et le Kenya qui ont conduit à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays voisins "demeurent une grave préoccupation pour l'Union africaine (UA)", a déclaré le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, appelant les deux parties au dialogue. Lors de la 38e réunion extraordinaire de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui a rassemblé dimanche soir les dirigeants des pays d'Afrique de l'Est à Djibouti, M. Mahamat a appelé les deux parties à "ouvrir le dialogue en vue de la reprise de ces relations" et exhorté l'IGAD à "fortement les encourager dans cette direction". Faisant remarquer que le Kenya est un pays contributeur de troupes à la Mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et qu'il accueille une large communauté de réfugiés somaliens, M. Mahamat a affirmé qu'il était "convaincu que les liens durables et forts entre les deux pays et leurs peuples peuvent surmonter ces défis". M. Mahamat, qui a rappelé l'importance de l'aspiration continentale phare de l'UA à "faire taire les armes" et instaurer la paix en Afrique, a également souligné le rôle stratégique que doit jouer l'IGAD, en tant que bloc régional, "pour l'Afrique que nous voulons : intégrée, prospère et pacifique". Il a réitéré l'engagement de l'UA à "contribuer aux efforts dans la région". "L'Afrique ne peut plus et ne devrait plus souffrir des tensions et des divisions", a indiqué M. Mahamat. La semaine dernière, la Somalie a rompu les relations diplomatiques avec le Kenya, évoquant une violation de sa souveraineté et de son intégrité territoriale à la suite d'une visite de Musa Bihi Abdi, dirigeant de la région du Somaliland, dans la capitale kenyane Nairobi. Le Kenya a réagi en affirmant qu'il ne répondrait pas à la démarche somalienne d'expulsion de ses diplomates de Mogadiscio mais chercherait au contraire des "solutions diplomatiques à la querelle actuelle". Le 29 novembre, la Somalie a rappelé son ambassadeur au Kenya et ordonné à l'envoyé kenyan de quitter Mogadiscio, accusant Nairobi d'ingérence dans le processus électoral au Jubbaland, un Etat somalien semi-autonome frontalier du Kenya.