Le très attendu procès du P/APW de Béjaïa, Mehenni Haddadou, qui devait s'ouvrir hier au tribunal correctionnel de la ville des Hammadites, a été finalement reporté au 5 janvier prochain. Alors que de nombreux élus locaux et autres citoyens ont envahi, hier matin, le tribunal de Béjaïa pour exprimer leur solidarité avec le P/APW, le président d'audience décide de repousser de deux semaines cette affaire. M. Haddadou est poursuivi en justice pour le chef d'accusation d'"outrage à corps constitués". Les faits remontent à l'année 2018, quand il avait pris part, aux côtés des parlementaires de son parti, le FFS, et des autres élus locaux, à un rassemblement de protestation organisé au quartier de Sidi Ahmed, sur les hauteurs de la ville de Béjaïa, en guise de soutien à un groupe de citoyens menacés d'expulsion de leurs demeures. Lors de ce meeting populaire, le P/APW de Béjaïa a pris la parole pour fustiger les pouvoirs publics, plus particulièrement les autorités judiciaires qui avaient décidé de "faire déguerpir" des familles habitant des taudis pour attribuer le terrain en question à un industriel privé. "La solidarité est une valeur ancrée dans notre engagement politique et notre combat en faveur d'une justice pour tous. Je suis conscient que la lutte contre la mafia politico-financière est un combat ardu, qui dérange, mais cette mission noble est indispensable pour sauver l'Etat, sa cohésion et protéger les intérêts des populations et de la nation", estime M. Haddadou, qui lance un appel à l'ensemble des élus et des acteurs de la société civile de la wilaya de Béjaïa à l'effet de "s'investir davantage sur le terrain de l'organisation politique pour un avenir démocratique, prospère et de justice sociale". À noter que les nombreux élus et militants politiques qui se sont mobilisés, hier, pour apporter leur soutien au P/APW de Béjaïa et, néanmoins, secrétaire national du FFS, ont improvisé une marche pacifique depuis le palais de justice jusqu'au siège de la wilaya, en scandant des slogans en faveur des libertés démocratiques, du respect de la volonté populaire, mais aussi d'un changement radical de système politique et la libération de tous les détenus d'opinion. "C'est une affaire politico-judiciaire qui s'inscrit dans le cadre d'une cabale judiciaire menée contre les élus locaux ayant assumé publiquement le rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. Nous avons tout le temps défendu le mouvement populaire du 22 Février, ainsi que l'ensemble des détenus politiques et d'opinion", nous a déclaré M. Haddadou à sa sortie du tribunal de Béjaïa. Enfin, M. Haddadou, qui se félicite de ce formidable élan de solidarité des élus locaux, toutes tendances confondues (FFS, RCD, PT, UDS, Indépendants...), mais aussi des militants politiques et des défenseurs des droits humains, lance un appel à tous les élus du peuple et acteurs sociopolitiques de la wilaya de Béjaïa à "rester mobilisés et organisés pour combattre ensemble la mafia du foncier".