Ces deux ports viennent de bénéficier de deux plans d'aménagement distincts avec une relance des projets qui étaient en souffrance pour répondre aux besoins primaires des professionnels de la pêche. Les deux infrastructures portuaires de la wilaya de Aïn Témouchent, à savoir les ports de Bouzedjar et de Béni Saf, dont la gestion était confiée respectivement aux Entreprises de gestion des ports et abris de pêche (EGPP) d'Oran de Ghazaouet (Tlemcen), ont bénéficié depuis janvier 2020 de leur propre unité relevant de la société de gestion des ports de pêche (SGPP) et basée au port de Bouzedjar. Cette nouvelle restructuration du secteur a été décidée conjointement par le ministère des Transports et la société Serport, dans le cadre de la modernisation et de la réhabilitation de tous les ports de pêche afin de les rendre beaucoup plus rentables en y intégrant de nouvelles activités à même d'apporter une plus-value. Il est important de rappeler que les deux ports de la wilaya de Aïn Témouchent occupent les premières places en termes de production halieutique enregistrée cette année 2020 au niveau national. En effet, ces deux ports viennent de bénéficier de deux plans d'aménagement distincts avec une relance des projets qui étaient en souffrance pour répondre aux besoins primaires des professionnels de la pêche. Selon Loukil Hakim, directeur de l'unité de la SGPP de la wilaya de Aïn Témouchent, deux plans d'amarrage sont en cours de discussion avec les différents secteurs, en relation notamment avec la chambre des professionnels, afin de résoudre le problème de la saturation. "L'accostage en longueur a été un véritable souci rencontré surtout avec les sardiniers avec lesquels nous avons lancé des négociations pour les convaincre de la nécessité d'accoster par l'arrière pour dégager de la place sur les quais", a précisé M. Loukil. En effet, le nouveau plan d'amarrage sera mis en place dès le mois de janvier pour faciliter l'accostage des sardiniers d'une façon organisée. Le plan inclut l'équipement de cette infrastructure portuaire qui approvisionne de nombreuses wilayas de toutes les régions. De nombreuses opérations d'investissement ont été lancées aussi bien au port de Bouzedjar qu'au port de Béni Saf. Au port de Bouzedjar, 390 embarcations de plaisance ont été dénombrées, a indiqué M. Loukil, ce qui nécessite la réalisation d'un garage à bateaux d'une capacité de 180 places, extensible jusqu'à 360 places, dont l'étude technique a été déjà faite. En plus de deux appontements flottants de 50 mètres linéaires chacun pour permettre au port de respirer et libérer ainsi l'enrochement, il y aura la réalisation de quelque 180 magasins en R+1 destinés aux pêcheurs des chalutiers et petits métiers pour y mettre leur matériel. On a aussi prévu le revêtement en béton bitumineux de l'ensemble du terre-plein et de la voirie du port, la mise en place d'un parking réservé aux visiteurs ainsi qu'un oratoire pour les professionnels de la pêche. En ce qui concerne les vieux bateaux appartenant à des armateurs, ces derniers ont été sensibilisés afin de les lever ou les transférer immédiatement. L'opération vise à assainir le port pour une meilleure hygiène et protection de l'environnement mais aussi pour libérer plus d'espace aux bateaux en activité. Dans le cadre de la réparation navale, 11 ateliers qui englobent tous les métiers (soudure, résine, électricité, tourneurs-fraiseurs, etc.) sont prévus, en plus de la remise en état de l'ensemble de l'éclairage du port, la réalisation d'un réseau d'alimentation en eau potable et des bouches anti-incendie. Quant à l'aspect environnemental, des cages seront mises en place pour accueillir des bouteilles en plastique pour leur récupération et leur recyclage. Aussi, pour éviter les déversements des eaux usées en mer, des fosses septiques sont prévues pour la lutte contre la pollution, à défaut de la signature d'une convention avec les responsables en charge de la gestion des Step (station d'épuration des eaux usées). Pour ce qui est du port de Béni Saf, une consultation sur la réalisation d'un garage à bateaux d'une capacité de 30 places au profit des plaisanciers a été lancée, a indiqué le directeur de l'unité de la SGPP de Aïn Témouchent. Ce garage sera doté du système de télésurveillance en H24, au même titre que celui de Bouzedjar dont l'étude a été achevée en attendant l'élaboration du cahier des charges, 50 magasins pour pêcheurs, 11 ateliers de réparation réalisés avec un taux d'avancement estimé à 90% qui seront mis en adjudication au courant du mois de janvier. En vue de réguler le marché aux poissons et assurer aux vendeurs la garantie des meilleures conditions de travail au port, des travaux de réalisation d'un nouveau marché pour la vente de poisson en détail ont été lancés à l'intérieur du port avec accès externe qui sera opérationnel avant le mois de Ramadhan. Ce projet lancé en collaboration avec le wali, le chef de daïra, le directeur du commerce, le DRH, le DTW et le groupe Serport, principal pourvoyeur de fonds, s'étend sur une superficie de 800 m2 qui englobe 22 étals extensibles pour la vente, dotés des équipements nécessaires, en plus d'une chambre froide et d'un parking à l'intérieur, alors que les réseaux AEP et anti-incendie ont été achevés. La flottille du port de Bouzedjar, qui s'étend sur une superficie de 7,7 ha de terre-plein et 8,8 ha de plan d'eau, compte 495 embarcations en activité dont 62 sardiniers, 47 petits métiers, 29 chalutiers et 357 plaisanciers. Quant au port de Béni Saf, qui s'étend sur une superficie de 6,5 ha de terre-plein et 13,4 ha de plan d'eau, il compte 138 embarcations, dont 38 chalutiers, 28 sardiniers, 64 petits métiers et 8 plaisanciers.