La direction de l'éducation de la wilaya de Tamanrasset fait encore parler d'elle. Il a suffi d'une démission d'un contractuel qui n'a pas perçu son salaire depuis une année dans la localité d'Idelès (200 km du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset) pour relancer le débat sur la problématique des rétributions non versées et des retards récurrents accusés par les services de paiement. Le sujet qui risque d'envenimer la situation des professionnels de ce secteur sensible a suscité une véritable polémique et nourri davantage de spéculations sur les réseaux sociaux. La toile s'est ainsi enflammée, et des groupes d'enseignants ont dénoncé "la dégradation de leur secteur à Tamanrasset, mais surtout la médiocrité des conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils évoluent". Des appels à un débrayage général ont été lancés dans plusieurs établissements scolaires afin de dénoncer, a-t-on déclaré, "le mal profond" qui affecte l'école dans cette wilaya du Sud. Solidaires avec l'enseignant démissionnaire, d'aucuns ont décidé de jeter le tablier et de procéder à une démission collective en signe de mécontentement contre "certaines irrégularités, l'attitude autiste du ministère de tutelle et les déclarations mensongères" de la direction locale de l'éducation. Selon certains enseignants, "la situation va de mal en pis dans ce secteur qui risque d'être paralysé en raison des différends gérés partialement". Pour tenter de contenir cette vague de colère, la direction de l'éducation de la wilaya a posté un communiqué sur sa page officielle, où elle a tenu à rassurer le personnel des trois paliers d'enseignement que le versement des salaires se fera très bientôt. Dans le même document, il est précisé que le retard accusé est imputé au Trésor de wilaya, puisque les mandats de paiement relatifs aux traitements y ont été déposés depuis le 1er du mois en cours. La réaction du trésorier de la wilaya, Yacine Yazi, ne s'est pas fait attendre. En réponse aux déclarations de la direction locale de l'éducation, il a, à son tour, expliqué que ce problème était prévisible depuis le début de l'année en raison du manque de crédits budgétaires destinés à la prise en charge des dépenses du personnel de l'éducation à Tamanrasset. "Il est clair qu'avant d'admettre toute dépense le comptable public doit s'assurer de la régularité des opérations de liquidation de la dépense et de la disponibilité des crédits ainsi que des visas des contrôles prévus par la réglementation en vigueur", a-t-il précisé, avant d'ajouter : "En vertu du décret exécutif 93-46, les ordonnances et les mandats de paiement sont émis et transmis par les ordonnateurs entre le 1er et le 20e jour de chaque mois au comptable public. Les mandats de paiement sont admis en dépense dans un délai de 10 jours à compter de la date de leur réception. Ce n'est pas le cas de la direction de l'éducation, puisqu'elle ne dispose pas de la masse salariale suffisante pour prendre en charge ses employés, titulaires et contractuels."