Tombé en décrépitude, le CHU Sâadna-Abdennour, datant de 1939, est aujourd'hui trop exigu pour prendre en charge la forte demande d'un bassin de plus de 7 millions habitants, à savoir la wilaya de Sétif et les communes des wilayas avoisinantes. La pandémie de coronavirus a mis à nu l'absence de structures sanitaires adéquates qui peuvent abriter dans de bonnes conditions les patients. En effet, depuis le début de la pandémie, pour faire face au flux de malades atteints du virus, le recours à d'autres structures extra-hospitalières est devenu systématique. Cependant, cette solution n'est pas très pratique, car bien qu'elle ait rendu service et allégé un tant soit peu la pression sur les hôpitaux de la wilaya, elle a montré ses limites. Un malade qui nécessite de l'oxygène ne peut y être hospitalisé. Datant de 1939, le CHU Sâadna-Abdennour, la plus grande structure de la wilaya, illustre bien la situation. Tombée en décrépitude sur tous les plans, la structure est au fil du temps devenue trop exiguë et ne peut prendre en charge la forte demande d'un bassin de plus de 7 millions d'habitants, à savoir la wilaya de Sétif et les communes des wilayas avoisinantes. Son extension extra-muros ainsi que l'ouverture de nouveaux services et unités – bien qu'il en manque beaucoup de spécialités pour ne citer que l'endocrinologie, la rhumatologie, la diabétologie et la gastrologie – n'ont pas beaucoup amélioré les choses. L'externalisation des soins a été un autre mythe à cause de l'absence d'une coordination efficace entre les différentes parties qui devraient s'impliquer davantage. Certains services et unités, par manque de personnels ou de matériels et équipements, n'existent que sur le papier, car les patients sont souvent orientés vers les CHU d'Alger ou de Constantine ou vers les cliniques privées. Une autre structure hospitalière qui a toujours été une revendication de la population et du corps médical s'impose. Dernièrement, c'est Pr Zineddine Soualili, médecin-chef du service de chirurgie pédiatrique à l'unité Harchi-Messaouda du pôle El-Bez, qui est monté au créneau pour remettre sur la table la demande à laquelle tiennent toujours tous les Sétifiens. Il a adressé une lettre, dont nous détenons une copie, au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour lui rappeler que les sommes colossales injectées depuis plusieurs décennies pour la réhabilitation et le réaménagement n'ont pas changé d'un iota la situation catastrophique dans laquelle se trouve la structure qui compte désormais plus de 900 lits. L'élan de solidarité qui a ponctué la lutte contre la pandémie de coronavirus a certainement inspiré le professeur Soualili. "L'actuel CHU ne répond plus à la demande que ce soit locale ou environnante, des sommes colossales sont injectées pour réhabiliter la vétusté de cet édifice colonial, cependant ces opérations restent ponctuelles et budgétivores. Vous me diriez la solution ? Eh bien Monsieur le ministre, l'une des grandes vertus de notre société est la solidarité citoyenne", soutient le rédacteur de la lettre. Et de détailler : "Nous pouvons mettre en place un processus de collecte de fonds en désignant une commission, en mettant en place un circuit de traçabilité en associant des mécènes (industriels, entrepreneurs, etc.). Le tissu associatif est entièrement prêt à apporter son soutien. Il est impératif de lancer ce chantier dans les plus brefs délais." Rappelons que le chef du gouvernement Abdelaziz Djerad et le ministre de la Santé Pr Benbouzid Abderrahmane ont, lors d'une visite effectuée au mois de mai passé à Sétif, indiqué que Sétif mérite bien un deuxième CHU.