Résumé : Nedjmeddine n'a pas apprécié le fait qu'elle soit venue sans le prévenir. Il lui recommande d'être prudente. Anissa rentre et range les achats, Nadia lui parle des "règles" à respecter qu'Anissa accepte de suivre. Elle lui rappelle combien l'avenir est incertain. Mais rien de ce qu'elle peut dire et toute la négativité que Nadia dégage ne peuvent gâcher sa joie intérieure. Elle vit à quelques kilomètres de Nedjmeddine qui est tout pour elle. Elle le verra tous les jours en attendant leur mariage. Le matin, Nedjmeddine l'appelle pour prendre de ses nouvelles. Même si elle lui pose des questions, il ne lui raconte rien de ce qu'il fait. Elle sait seulement qu'il est parfois sur le terrain. Elle essaie de positiver, tout est calme. Anissa commence à enseigner et elle a vite sympathisé avec les élèves. Nedjmeddine passe la chercher à midi et l'emmène déjeuner dans l'arrière-salle du restaurant d'un ami. Anissa comprend que c'est par mesure de sécurité. -Ta nouvelle vie te plaît ? -Beaucoup, le rassure-t-elle, en souriant. Figure-toi que je plais beaucoup... à mes élèves... et à mes collègues, ajoute-t-elle en riant doucement. J'ai l'impression que c'est la première fois qu'ils ont une belle professeure dans l'établissement. Mes élèves sont tout ouïe. C'est difficile à croire, mais ils sont suspendus à mes lèvres. Ils font tout pour que je les regarde et leur consacre un petit peu de temps. -Evite d'être trop familière avec eux, sinon ils vont se croire tout permis. Par mesure de sécurité, je ne veux pas m'inquiéter tout le temps, dit Nedjmeddine en prenant sa main. Donc, tu ne regrettes pas de m'avoir suivi ? -Aucun regret, répond elle. Omri, c'est vrai qu'il y a eu un changement dans ma vie... Je ne peux pas me plaindre, tout se passe mieux que je ne l'avais espéré, surtout quand je te vois. Même si on ne se voit pas tous les jours, le fait de vivre dans la même ville que toi, de pouvoir te parler chaque matin avant de commencer la journée font de moi une femme heureuse. -Ce n'est qu'une question de jours, et nous serons mariés, nous ne nous séparerons plus. -J'ai hâte. Djalil rentre bientôt ? -Il est déjà rentré du village, je crois qu'il cache aux membres de sa famille qu'il est en arrêt de travail pour ne pas les inquiéter. Je l'ai laissé à la maison, je garde un œil sur lui, dit Nedjmeddine. Figure-toi il reste près du téléphone pour ne pas rater les appels de Sarah. Il est très émotif quand ils se parlent. Je crois que c'est devenu très sérieux entre eux. -Nous pourrions les aider à se rapprocher, propose Anissa alors qu'un jeune se rapproche de leur table pour parler à l'oreille de Nedjmeddine avant de s'éloigner. -Chérie, je dois y aller. -Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? -Une urgence ! Dès que tu as fini de déjeuner, si tu n'as pas de cours à donner, rentre à la maison. Ne t'inquiète pas si tu vois ce jeune te suivre. C'est un agent en civil. -Sois prudent ! -Je t'appelle ce soir, promet-il avant de la quitter. Anissa n'a plus faim. Elle prend ses affaires, s'apprête à payer, mais le restaurateur refuse. -Nedjmeddine est un membre de la famille. Revenez quand vous voulez ! Elle le remercie et part le cœur serré. Dehors, elle regarde autour et ne remarque rien d'anormal. Comme elle ne travaille pas le reste de la journée, elle décide de rentrer à la maison. Elle est soulagée, car il n'y a personne. Elle a le moral au plus bas. Elle éprouve le besoin de parler et appelle chez son oncle. Par chance, il est là. -Vous me manquez ! Je voudrais venir ce week-end. Il me semble qu'il y a une éternité qu'on ne s'est pas vus ! -Viens quand tu veux, si Nedjmeddine le peut, qu'il t'accompagne. -Je ne sais pas s'il le pourra. Il a toujours des urgences, confie-t-elle sans lui raconter le déjeuner écourté, réalisant qu'il informait ses collègues de ses moindres faits et gestes. Je t'appellerais avant de démarrer. Après avoir raccroché, elle allume la télé. C'est l'heure du journal télévisé où le présentateur parlait d'un accrochage entre un groupe armé avec des gendarmes à l'est du pays. On compte plusieurs morts. Le cœur serré, elle se demande quand cela s'arrêtera... (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.