Si, d'une manière générale, les vieux quartiers à travers la quasi-totalité des communes de Mila, tombent en décrépitude sous les effets conjugués de l'âge et du laisser-aller, la situation qui prévaut, depuis des lustres, au niveau du quartier Bachir Mimouni, à Grarem-Gouga, dépasse franchement tout entendement. Abritant 244 ménages, cette cité de l'est de la ville a fini, à la longue, par arborer la sinistre physionomie d'une bourgade construite illicitement : extensions sauvages, habitations dégradées, rues en piteux état, réseaux d'AEP et d'électricité défaillants, talus nus et ravinés, amas de pierrailles partout… Telle est, sommairement, la désolante image qu'offre ce quartier. Toutefois, les pouvoirs publics continuent leur fuite en avant en ne manifestant à l'égard de cette question que de rares velléités, conjoncturelles de surcroît, qui n'ont fait que d'inscrire le problème dans la durée. En effet, l'ambitieux projet de réhabilitation de ce quartier, envisagé en 2004 par l'APC et l'Opgi, a fini par tomber à l'eau. Et ce, en raison — figurez-vous — du refus de certains locataires de démolir les bâtisses illicites qu'ils ont érigées de leur propre chef, au détriment des espaces communautaires ! Et depuis que cette poignée de réfractaires a carillonné son attitude, illégitime pour le moins, un silence de carpe a été observé à tous les niveaux, sur la question. Ce qui a favorisé, comme par une espèce de contagion, la prolifération des extensions sauvages, qui ont fini par avoir raison et de l'esthétique et des fonctions du quartier. Approché tout récemment par les représentants locaux de la presse, un responsable du département de la gestion des biens de l'Opgi, fera savoir au sujet de l'aménagement du quartier Mimouni de Grarem, qu'un projet de 5 milliards de centimes est en train de prendre forme entre l'Opgi, l'APC et la direction de l'habitat, avec le concours du comité du quartier concerné. Idée louable, pour peu qu'elle arrive, évidemment, à se frayer un chemin vers la concrétisation. Or, c'est là, justement, que le bât blesse. Car, selon des échos, des locataires ne sont pas prêts à faire des concessions sur la question des espaces annexés illégalement ! Espérons seulement que les institutions concernées auront, cette fois, la détermination nécessaire pour les ramener à de meilleurs sentiments. K. Bouabdellah