Invité au Forum du journal Le Courrier d'Algérie, le Dr Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital de Boufarik et président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique, a fait part, hier, de son inquiétude quant au respect des délais de réception du vaccin anti-Covid. "Nous attendons avec impatience le vaccin, surtout nous, le personnel de santé, qui sommes en non-stop depuis 11 mois", a-t-il indiqué. Pour répondre à ce qu'il a appelé les lobbys antivaccin, le Dr Yousfi a assuré que "le vaccin est la seule arme que nous avons contre les maladies infectieuses". Le spécialiste a, par ailleurs, déploré "le manque de visibilité des pouvoirs publics de l'échéancier, et là aussi, ils n'ont pas de réponses, car cela dépend des commandes qui vont être faites dans les prochains jours". Commentant ce point, le Dr Yousfi a révélé que c'était "un élément important pour instaurer la confiance entre les autorités et le citoyen". Se voulant plus explicite, il a ajouté que "la seule chose annoncée est que la vaccination se déroulera toute l'année. Nous aimerions avoir plus de précisions sur l'acquisition des doses". Abordant les aspects organisationnels de la campagne de vaccination, il a estimé que "nous ne sommes pas en retard". Et d'ajouter : "La fin du mois, c'est dans quelques jours, il n'y a pas de danger à décaler la date de l'acquisition, mais il y a la symbolique, car la confiance est à ce niveau aussi. En termes d'annonce et d'échéancier, cette confiance entre gouvernants et gouvernés est importante pour le citoyen et pour nous aussi." Au sujet de la tendance baissière en Algérie, enregistrée ces derniers temps quant au nombre de cas de contamination par la Covid-19, et du possible déconfinement, il a indiqué que c'était une étape obligatoire, "nous ne pouvons pas confiner éternellement". Pour la situation épidémiologique, le Dr Yousfi l'a qualifiée de "stratégique, parce que nous avons le vaccin maintenant, mais l'année dernière, nous n'avions rien". Ainsi, il demande aux citoyens "d'être patients pendant les mois à venir pour qu'on puisse vacciner tout le monde progressivement et arriver à l'immunité collective". Concernant la mutation du Covid-19 qui fait craindre une efficacité moindre des vaccins, le médecin s'est voulu rassurant. "Ce qui est sûr, c'est que les variants, qu'ils soient asiatiques, sud-africains ou anglais, il n'est pas exclu qu'ils rentrent en Algérie. Mais pour éviter la contamination, nous devons continuer à respecter les mesures barrières", a-t-il insisté. Il a, dans ce sens, recommandé le respect des mesures barrières pendant les rapatriements, car, selon lui, "ces variants peuvent entrer à tout moment. Sachant que ces variants sont beaucoup plus contagieux, et certaines publications le disent, ce qui n'était pas le cas il y a quelques semaines, ils sont plus dangereux".