Les responsables locaux comptent redorer le blason de cette région, terni par les nombreux actes terroristes enregistrés presque quotidiennement tout au long d'une décennie. Après des années de terrorisme, la wilaya de Aïn Defla compte restaurer son prestige touristique. Pour le redorer, la réorganisation de deux stations thermales est devenue incontournable. Hammam Boutrig, situé à la sortie ouest de la commune d'El Attaf, connaît une disparition lente suite au séisme qu'a connu la wilaya de Chlef en 1980. Sa source spéciale a disparu des conduites et des puits pour se disperser dans la nappe souterraine en se mêlant à l'eau potable, lui donnant un taux de salinité qui empoisonne les Attafiens. Toutes les approches usitées depuis cette époque ont échoué. Un privé, qui, soi-disant, devait prendre en charge ce bain, n'a pu rien faire en dépit de six années de gestion sans qu'aucun responsable ne puisse le ramener à l'ordre. La station thermale de Hammam Righa, qui pourtant renaît petit à petit, nécessite une politique gouvernementale pour lui rendre son aura d'antan. Les gestionnaires devraient au moins ériger un mur d'enceinte pour s'assurer que tous les visiteurs doivent au moins payer le droit d'accès. Jusqu'à ce jour, aucun chiffre réel des visiteurs n'est connu car tous les accès ne sont pas surveillés. La destruction du marché actuel s'impose. Un peu plus loin, l'hôtel de Aïn N'sour, juché sur plus de 1 000 mètres d'altitude, était La Mecque des personnes atteintes d'insuffisance respiratoire. Complètement détruit par la horde terroriste, il devait être reconstruit. Il attend toujours une volonté d'en haut. En dépit des promesses faites par un ministre et l'ex-wali de Aïn Defla, les amateurs d'évasion, de tirs au pigeon et de ski devront attendre. Idem pour les plaisanciers du barrage de Ghrib. La taverne, le restaurant, les ballades en bateau, la pêche à la ligne et le camping à l'état sauvage restent encore comme un souvenir pour les nostalgiques. Dire que ces potentialités existent et ne sont pas utilisées à leur rendement adéquat ; la ponte d'un nouveau projet de création d'un parc d'évasion, de loisirs et d'attractions, qui verra le jour incessamment dans la région de Zougala sur une dizaine d'hectares, risque de connaître la même mésaventure que les potentialités citées. Les ruines d'El Amra, Miliana et Khemis Miliana n'attirent plus de touristes, faute d'existence de guides ou de cartes topologiques pour le public. Un CD, commandé dernièrement par la direction du tourisme, met en exergue les potentialités touristiques de la wilaya. Il aurait été judicieux de le mettre à la disposition des investisseurs et du grand public. Selon un professeur d'histoire et de géographie, 95% de ses élèves ne connaissent rien de ces potentialités. Alors, que dire des étrangers à la wilaya. Cela se passe au moment où le directeur du tourisme a inventé un concours pour la presse. Il a donné des postes de télévision en catimini à des correspondants de presse en les priant de ne pas mettre les autres “collègues” au parfum. Ainsi va le tourisme dans la wilaya de Aïn Defla. MOHA B.