Il apparaît clairement qu'il appartient désormais à la FAF de rétablir le dialogue avec la FIFA et d'expliquer sa position au sujet des mendements des statuts comme exigé par Zurich. La divulgation ces derniers jours du contenu de la correspondance du mois de septembre 2020 de la FIFA au sujet de la mise en conformité des statuts de la FAF a relancé le débat sur l'opportunité de l'organisation d'une assemblée générale extraordinaire de la fédération de football pour l'adoption, justement, des nouveaux statuts avant les élections, prévues par le MJS entre le 20 mars et le 15 avril prochains. En effet, la FIFA rappelle bien dans sa lettre l'importance du nouveau cadre statutaire et réglementaire qui permettra de garantir un processus électoral démocratique et indépendant, supervisé par des comités électoraux indépendants. "Dans l'hypothèse où les nouveaux textes révisés dans ce sens ne seraient pas adoptés avant les prochaines élections de la FAF en 2021, nous serions contraints de présenter la situation de la FAF aux organes compétents de la FIFA pour une prise de décision. Dans ce contexte, nous invitons la FAF à nous informer dès que possible de la date fixée pour l'adoption des nouveaux textes", avertit la FIFA. Statutairement, il appartiendra au comité d'urgence de la FIFA d'examiner le dossier Algérie avant de prendre une décision. Bien que depuis cette date la puissante fédération mondiale n'a pas relancé la FAF à ce sujet, il serait imprudent de ne pas prendre au sérieux les menaces à peine voilées contenues dans la lettre. Que faire ? Il apparaît clairement que devant le niet du MJS d'autoriser cette Agex, le rôle de la FAF sera déterminant quant à la suite qui sera donnée à ce sujet. Prenons l'exemple de la fédération égyptienne, qui fonctionne depuis août 2019 avec un comité de normalisation installé par la FIFA. Le mandat de ce comité vient d'être d'ailleurs prolongé par le bureau du conseil de la FIFA jusqu'au 31 juillet 2021, alors qu'il devait expirer le 31 janvier 2021. D'autres fédérations africaines n'ont pas encore non plus procédé à la mise en conformité de leurs statuts. Pourquoi donc évoquer l'urgence du cas Algérie ? Il apparaît clairement qu'il appartient d'abord à la FAF de rétablir le dialogue avec la FIFA et d'expliquer la position de notre pays à ce sujet loin des calculs électoralistes avant que cela ne soit trop tard. La FAF peut bien produire un engagement pour opérer ces amendements après les élections quel que soit le futur président. La position de la FIFA n'est pas inflexible. Nous ne pouvons pas déroger à la règle, mais les responsables actuels de la FAF ont-ils les moyens de le faire ou plutôt la volonté de le faire ? Il est d'ailleurs anormal qu'un responsable de la FAF puisse déclarer publiquement que nous sommes tiraillés entre le MJS et la FIFA, alors que les règlements de la FIFA consacrent la primauté des lois nationales sur ses règlements. L'intervention de la FIFA remet en cause en fait une circulaire du MJS adressée aux fédérations sportives le 8 juin, dans laquelle la tutelle interdit formellement "la moindre modification dans leurs statuts, règlements généraux et règlements intérieurs à l'approche des assemblées générales électives". Notons que pour le cas de la fédération égyptienne "le bureau de la FIFA a notamment pris en considération le fait que la pandémie de Covid-19 a entraîné la mise en œuvre de mesures plus strictes en Egypte, ce qui perturbe les activités du comité de normalisation et empêche actuellement l'EFA de tenir son assemblée générale comme prévu pour une durée de six mois au minimum. La décision a été prise dans le but principal de permettre au comité de normalisation de mener à bien toutes les missions qui lui ont été confiées dans son mandat, celui-ci devant s'achever par l'organisation de l'élection d'un nouvel exécutif pour l'EFA", explique la FIFA sur son site officiel.