Résumé : Anissa rentre sans avoir vu son amie qui était encore au bloc opératoire. Elle retourne à Chlef et se rend au commissariat. Nedjmeddine s'emporte, car c'est le dernier endroit où il veut la voir. Anissa est refroidie par son accueil. Elle lui raconte les derniers évènements avant qu'il ne la dépose chez eux. À la maison, elle trouve ses beaux-parents tendus. Anissa écarquille les yeux aux dernières nouvelles. -Nous avons entendu des coups de feu. Nedjmeddine nous demande de ne pas sortir. -Je comprends pourquoi il était si tendu. Est-ce qu'il y a eu des blessés ? Des morts ?, les interroge-t-elle tout en allant prendre le téléphone pour appeler son mari. -Non, je ne crois pas. Anissa appelle au bureau et on lui apprend qu'il est sorti. -Je suis bête de m'inquiéter, dit-elle. Il est sur la route. Il vient de me déposer, qu'Allah le protège. -Inchallah ma fille, mais dis-moi, tu dois être épuisée par le voyage. Comment va ton amie ? -Elle a été opérée, ils ont parlé d'un kyste. J'espère que le plus dur est derrière elle, souhaite Anissa. J'ai de la peine pour elle. -Inchallah qu'elle se remettra vite, mais dis-moi, as-tu eu le temps de voir ta famille ? -Non, je voulais vite rentrer. -Donc, tu n'as pas eu le temps de déjeuner ? De prendre un café ? -Non, mais je n'ai envie de rien. Tout ce qui compte, c'est que le calme revienne. J'espère qu'il va penser à nous appeler. Il m'a dit qu'il rentrerait tard. Anissa appelle chez Nadia, son ancienne colocataire et prend des nouvelles. -Vous allez bien, j'espère ? -Il y a eu une tentative de kidnapping, lui apprend-elle. Ce sont les voisins qui nous ont alertées. On doit être plus prudentes que jamais, surtout toi. -Arrête de dire des bêtises. De nos jours, personne n'est en sécurité. On se voit demain, incha Allah. Passe mon bonjour aux filles. Lorsqu'elle raccroche, elle est surprise de trouver sa belle-mère, derrière elle. -Ne tarde pas au téléphone la prochaine fois, imagine que mon fils appelle. -Ne t'inquiète pas, si c'est le cas, il rappellera. Anissa lance le dîner pour s'occuper, puis s'installe à la table de la cuisine pour préparer les cours. Sa belle-famille regarde la télé tout en gardant le son bas. Tout comme elle, ils prêtent une oreille à la rue. La nuit tombe avec un silence angoissant. Lorsqu'on frappe à la porte, elle s'empresse d'aller regarder dans le judas et ouvre en reconnaissant Nedjmeddine. -Enfin te voilà, je m'inquiétais. -Il ne fallait pas. Il se débarrasse de ses chaussures et accroche sa veste à la penderie de l'entrée. -Sois le bienvenu. Tout comme elle, la famille est soulagée qu'il soit rentré. Il est tendu et triste même s'il leur sourit. Même s'il se voudrait rassurant, cela saute aux yeux qu'il n'est pas bien. -Je vais prendre une douche, dit-il. Vous pouvez passer à table, ne m'attendez pas. -Tu ne vas pas y passer la nuit, on t'attendra, décide sa mère. Allez, fais vite. Nedjmeddine le lui promet. Anissa le suit à leur chambre. Elle le regarde prendre un survêtement. -Qu'est ce que tu ne nous dis pas ?, l'interroge-t-elle. Vous ne les avez pas retrouvés et tu t'inquiètes. Tu penses qu'ils rôdent encore dans le quartier ? -On n'a pas la preuve, mais c'est fort possible. On a ratissé le quartier, mais aucune trace d'eux. Ils ont des soutiens partout. On finira par les retrouver, ajoute-t-il, se voulant rassurant. Et les mettre en prison. -Ce serait trop beau, mais quand est-ce ce cauchemar va prendre fin ?, l'interroge-t-elle. -Un jour. Quand ? Personne ne peut le savoir. Qui vivra verra ! Laisse-moi allez à la salle de bain, sinon on ne dînera jamais.
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