À dix jours du deuxième anniversaire de la marche historique du 16 Février 2019, prélude à l'insurrection citoyenne du 22 Février, la mobilisation populaire reprend de plus belle dans la wilaya de Béjaïa. En effet, trois marches citoyennes ont été organisées, hier après-midi, aux chefs-lieux de daïra d'Akbou, d'El-Kseur et de Tichy, à l'appel des collectifs citoyens locaux. Si les villes de Tichy et d'El-Kseur ont fait de ces manifestations de rue un rendez-vous hebdomadaire depuis déjà quelques semaines, les citoyens d'Akbou ont renoué depuis hier avec la mobilisation à la faveur d'une imposante marche pacifique initiée par un collectif militant connu pour son engagement politique depuis le déclenchement de la "Révolution du sourire", un certain 22 février 2019. Les manifestants akbouciens, qui ont battu le pavé des artères principales de la ville, ont repris avec la même ferveur les chants et les slogans habituels du Hirak. "Djazaïr hourra démocratia" (Algérie libre et démocratique), "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Système dégage", "Presse libre et justice indépendante", "Libérez les détenus politiques et d'opinion"..., scandaient-ils tout au long de l'itinéraire qui va de la trémie de Guendouza jusqu'à la place Colonel Amirouche. Les manifestants ont également épinglé le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, et l'institution judiciaire qualifiée de "criminelle", en signe de dénonciation des dernières "dérives", allusion notamment à l'affaire de l'étudiant Walid Nekkiche et les lourdes peines prononcées à l'encontre de militants du Hirak. Par ailleurs, plusieurs centaines de citoyens sont également sortis dans la rue, hier, à El-Kseur et à Tichy en reprenant les slogans chers au mouvement populaire. "Hadha el-Hirak wadjeb watani, lazem gaâ n'charkou" (Ce mouvement de contestation est un devoir national. Nous devons tous y participer), "Assa, azekka, el-Hirak yella,yella" (Aujourd'hui et demain, le mouvement populaire existera), "Aneddu alama yeghli udabu" (Nous marcherons jusqu'à la chute du régime) ou encore "El-âassima enhardouha" (On se prépare à reprendre les manifestations dans la capitale)..., ont scandé les manifestants. Dans la cité balnéaire de Tichy, les manifestants ont marché tout le long de la RN9 depuis la localité de Baccaro jusqu'au centre-ville. Le point de chute de ces marches est, comme d'habitude, le siège de l'APC, où la foule a organisé un rassemblement, avant de se disperser dans le calme.