Bien que la mobilisation ait connu un léger fléchisement, en cette période des examens, la communauté universitaire de Béjaïa a tenu à organiser, hier, sa 53e marche hebdomadaire depuis le début du mouvement populaire né le 22 février 2019. Cette énième manifestation de rue qui a démarré, vers 10h30, depuis le campus universitaire de Targa Ouzemour, a vu, comme à l'accoutumée, la participation de plusieurs acteurs de la société civile, dont ceux du Pacte des forces de l'alternative démocratique (PAD) et des syndicalistes du Snapap et du Satef. Brandissant le drapeau national aux côtés de l'emblème amazigh, la procession humaine a également déployé des banderoles et brandi des pancartes sur lesquelles sont écrits certains slogans chers au hirak, tels que "Djazaïr houra démocratia" (L'Algérie libre et démocratique), "Pour une université libre et démocratique", "Pouvoir assassin", " Système dégage", "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Dawla madania matchi askaria" (Etat civil et non militaire)… Tout au long de son parcours qui s'étend de Targa Ouzemour jusqu'au siège du palais de justice, la foule n'a cessé de descendre en flammes les tenants du pouvoir en place, en stigmatisant le président Tebboune et son gouvernement, considérés comme "pouvoir illégitime" issu d'un "coup de force électoral" organisé par l'armée. De ce fait, les manifestants ont réitéré leur engagement et leur détermination à poursuivre un combat pacifique jusqu'au départ définitif de toutes les figures du système et l'instauration d'un véritable Etat civil, démocratique et social. À ce titre, ils scandent le slogan habituel : "Ennidhal, ennidhal, hata yasqot ennidham" (Le combat continuera jusqu'à la chute du régime). Certains marcheurs reprennent le même slogan en traduisant en tamazight : "Anedu, anelhu alama yeghli udabu". Par ailleurs, les manifestants mettent en avant l'exigence du hirak qui consiste à mettre en place une période de transition devant déboucher sur l'élection d'une Assemblée constituante et la naissance d'une nouvelle République. "Siyada chaâbiya, merhala intiqalia" (Souveraineté populaire, période de transition), "Sem3ou, sem3ou ya nass, Abane khala w'saya, dawla madania matchi âaskaria" (Ecoutez, écoutez, Abane a laissé une consigne : un Etat civil et non militaire), ont-ils clamé.