Le décret exécutif n°16-153 du 23 mai 2016 fixant les dispositions statutaires relatives aux dirigeants sportifs bénévoles élus indique dans son article 11 que le candidat ne doit pas faire "l'objet d'une mesure disciplinaire ou sanction". Le 26 janvier dernier, la commission de contrôle de la FIFA, présidée par l'Indien Mudgal Mukul, a rejeté la candidature du président de la FAF, Kheireddine Zetchi, pour le conseil de la FIFA. La commission de contrôle, spécialement dédiée pour effectuer des tâches comme les contrôles d'éligibilité des candidats à des postes à la FIFA et les vérifications d'indépendance, avait jugé cette candidature non éligible en raison des deux sanctions prononcées par la CAF en 2018 et la Ligue de football professionnel contre Zetchi en 2016. La commission de discipline de la confédération africaine avait, en effet, en janvier 2018, suspendu Zetchi pour six mois. Cette décision faisait suite au retrait du président de la commission du Chan et ses altercations publiques avec les SG et président de la CAF. Kheireddine Zetchi avait été également suspendu en 2016 pour six mois, dont trois avec sursis, pour avoir critiqué l'ex-président de la LFP, Mahfoud Kerbadj. La FIFA a mis en avant donc le fait que Zetchi a été sanctionné au double plan national et international, ce qui correspond à des circonstances aggravantes. Pis encore, la FIFA reproche à Zetchi de n'avoir pas mentionné les deux sanctions dans le questionnaire qui lui a été adressé par la commission de contrôle et d'avoir par conséquent voulu les dissimuler, alors que l'une des questions posées était pourtant claire : "Avez-vous déjà fait l'objet d'une sanction sportive ?" Ceci pour le rejet du dossier de candidature pour la FIFA. Cependant, Kheireddine Zetchi pourrait être privé d'un autre droit : se présenter aux prochaines élections de la FAF pour un second mandat. Pourquoi ? Explications. Selon le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type, dans son article 43, "pour être éligible, les membres de la fédération doivent satisfaire aux conditions prévues par le statut des dirigeants sportifs bénévoles élus". Les critères sont justement définis par le décret exécutif n°16-153 du 23 mai 2016 fixant les dispositions statutaires relatives aux dirigeants sportifs bénévoles élus. Il indique dans son article 11 que le candidat ne doit pas faire "l'objet d'une mesure disciplinaire ou sanction (...)". En outre, le même article stipule que le candidat ne doit pas être "en conflit d'intérêt avec la structure sportive associative ou le club sportif en rapport avec les responsabilités de la fonction pour laquelle il postule". Or Kheireddine Zetchi est propriétaire d'une académie de football qui forme des joueurs de football. Il avait été déjà accusé de profiter du travail de sélection et de prospection effectué par la direction technique nationale au profit des différentes sélections nationales de jeunes catégories pour faire signer des talents au sein du PAC. Vrai ou faux, le conflit d'intérêt existe bel et bien. À noter que, pour le moment, Kheireddine Zetchi n'a toujours pas dévoilé ses intentions en perspective des prochaines élections de la FAF, prévues par le ministre de la Jeunesse et des Sports avant le 15 avril. Kheireddine Zetchi a toujours préféré rester évasif concernant sa décision de postuler, ou pas, pour un deuxième bail à la tête de cette instance. "La priorité, c'est de continuer de gérer au mieux les affaires courantes du football national. Pour ce qui est de la présidence de la FAF, nous étudierons la question au moment opportun", a-t-il indiqué en conférence de presse tenue en marge de la dernière assemblée générale ordinaire de la fédération.