Les archs refusent de s'engager dans une quelconque démarche ou dialogue tant que la revendication de l'officialisation de tamazight n'est pas satisfaite. Tenue jusque-là en suspens à causes des divergences apparues dans les positions affichées par les délégués qui ont pris part à la réunion d'urgence tenue la veille du référendum à Béjaïa, la question de la poursuite ou de l'interruption du dialogue entamé depuis janvier 2005 entre les archs et le Chef du gouvernement sera tranchée aujourd'hui à l'occasion du conclave interwilayas qui aura lieu à El-Asnam dans la wilaya de Bouira. Les délégués des coordinations qui seront présents au conclave d'aujourd'hui auront sans doute à décortiquer les propos bien que clairs, du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, qui a déclaré samedi dernier, sur les ondes de la radio Chaîne III, que “I'essentiel des points inscrits à l'ordre du jour du dialogue sont épuisés” que donc “le dialogue devrait aller à sa fin” et reviendront certainement sur la sortie constantinoise de Bouteflika qui avait déclaré, à l'occasion, que tamazight ne sera pas officialisé. En tout cas, un avant-goût de ce que sera la décision des archs a été déjà donné par la plupart des délégués des archs qui considèrent la déclaration de Bouteflika et de son Premier ministre comme une “trahison”. Selon certains délégués, I'appel lancé par l'interwilayas d'urgence pour observer une grève générale le jour du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale constitue en soi un refus des archs de s'engager désormais dans une quelconque démarche ou dialogue avec le pouvoir tant que la revendication phare de la Kabylie et de la plate-forme d'EI-Kseur, à savoir l'officialisation de tamazight, n'est pas satisfaite. Mais, le consensus oblige, les partisans de la rupture du dialogue, bien que nombreux au sein des archs auront sans doute aujourd'hui à croiser le fer avec les partisans du gel temporaire des négociations avec le représentant de l'état et aussi avec ceux qui estiment qu'il faudrait poursuivre le dialogue pour préserver les revendications déjà acquises et aboutir sur d'autres questions sur lesquelles le Chef du gouvernement s'est dit prêt à concéder. Pour rappel, ces trois positions inconciliables ont déjà conduit lors de la réunion des présidences tournantes, tenue à Béjaïa, à une situation de blocage sans précédent. Le consensus a été impossible à dégager et le mouvement citoyen, ou du moins ce qui en reste, a encore frôlé une implosion. C'est ce qu'a d'ailleurs rendu impossible de trancher la question de la poursuite ou non du dialogue qui sera l'objet du conclave d'aujourd'hui. Mais, à côté de cette question inscrite à l'ordre du jour, les archs aborderont éventuellement le sujet des élections partielles et répondront également aux propos de Yazid Zerhouni qui a déclaré, lors de son intervention à la Radio nationale, que “les délégués du mouvement citoyen ont essayé de se déployer pour appeler les citoyens à participer au référendum”. SAMIR LESLOUS