Minée par des divergences de fond, l'aile des archs qui a pris part au dialogue avec la chefferie du gouvernement, suite à la sortie du président de la république à Constantine, qui a tranché définitivement la question de l'officialisation de tamazight, se trouve face à une autre division qui pointe à l'horizon sur la question de tamazight, et cette crise latente qui a débuté au dernier conclave risque de provoquer à tout moment l'implosion des archs. En effet, si certains délégués au sortir de la dernière réunion interwilayas ont déjà brandi la menace de claquer la porte des archs et exigent, pur et simple, l'arrêt immédiat du processus de dialogue engagé avec le chef du gouvernement, d' autres délégués, notamment parmi ceux ayant pris langue avec les autorités, ne semblent pas prêts à lâcher du lest et continuent à défendre bec et ongles les vertus du dialogue. pour ces derniers, l'option du dialogue est la seule issue afin d'arracher d'autres acquis arguant que la plate-forme contient et exige la satisfaction d'autres revendications non moins importantes. Et à quelques jours de la date fatidique du 6 octobre, jour du conclave de l'interwilayas, prévu à Bouira, des délégués de l'intercommunale de Béjaïa viennent de donner le ton au cours d'un meeting organisé vendredi passé à Imalliwan (Chemini) et ce, à l'occasion de la commémoration de l'assassinat de Brouk Ghilès, martyr du printemps noir. Devant une foule nombreuse venant écouter les délégués (à noter l'absence de certains délégués influents), Boudjemaâ Agraw, artiste de la région, n'a pas manqué d'interpeller la population sur la nécessité de l'arrêt ou non du processus du dialogue et de déclarer devant une foule surchauffée :“Il n'y aura pas de reprise de dialogue tant que tamazight ne sera pas langue officielle. si on le fait, ce sera de la trahison,” et d'ajouter : “Je peux me passer de tous les points de cette plate-forme mais pas sur celui de tamazight.” À noter que Boudjemaâ Agraw a tout au long du dernier conclave joué le rôle de médiateur entre les différentes délégations et calmé les esprits surchauffés. Prenant à son tour la parole au cours de ce meeting, le délégué de Tifra Khelaf Zane a notamment déclaré : “Il est plus que nécessaire d'arrêter ce dialogue.” De son côté, Bezza Benmansour, membre de la délégation ayant pris part aux différents rounds de ce dialogue, mais néanmoins nouveau chef de file de l'option de l'arrêt du processus, est déterminé avec arguments à arrêter tout contact avec la chefferie du gouvernement. “s'il n'y a pas tamazight langue officielle, la plate-forme n'est pas satisfaite. Nous avons été loyaux, mais le pouvoir est resté sur sa position, c'est pour cela que l'arrêt de ce processus de dialogue s'impose”. abordant les résultats du scrutin du 29 septembre, portant sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, l'orateur dira que “le très faible taux de participation enregistré dans la région de Kabylie est un message fort des populations de cette contrée en direction des tenants du pouvoir. Par ce refus de voter, les citoyennes et les citoyens ont exprimé un sentiment de marginalisation aussi bien sur le plan économique, social que culturel. Les institutions de l'Etat doivent apprendre au mieux ce message livré pour que cette région renoue la confiance dans les institutions”. À noter que selon les délégués de Sidi-Aïch, le consensus au sein de la CICB concernant l'arrêt du dialogue avec la chefferie du gouvernement est trouvé et sera consolidé au cours de la réunion intercommunale qui se tiendra demain à Béjaïa. Toujours à la question “quelle suite donner”, Belaïd Abrika répond “ce n'est pas à moi de décider, la réponse sera connue à l'issue du conclave de l'interwilayas qui se tiendra jeudi 6 octobre à Bouira”. A. HAMMOUCHE /A. T.