Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a mis en garde vendredi la France contre «toute approche unilatérale» qui ne tient pas compte des réalités concernant le conflit au Sahara occidental, précisant que ceci «ne servira pas la paix et la coopération en Afrique du Nord et dans le Sud méditerranéen». M. Ghali a appelé, dans une allocution prononcée au camp d'Aousserd à l'ouverture des travaux du 9e congrès de l'Union de la jeunesse de Saguia El Hamra et Rio de Oro (Ujsario), la France «à respecter la Charte et les résolutions des Nations unies (ONU) et de l'Union africaine (UA), rappelant que l'ONU avait clairement défini la voie de règlement du conflit au Sahara occidental». Cette voie, poursuit M. Ghali, est «fondée sur le principe du respect du droit à l'autodétermination et la décolonisation, soulignant que les parties au conflit sont le royaume marocain et le Front Polisario, qui est le seul représentant légitime du peuple sahraoui». Il a, en outre, ajouté que la tenue de ce congrès vient en couronnement d'un long parcours réalisé par cette organisation de jeunes Sahraouis en matière de militantisme et d'édification, dans le cadre de la lutte du peuple sahraoui sous la direction du Front Polisario. Le président sahraoui a ajouté que cette jeunesse «était à l'avant-garde» de la lutte du peuple sahraoui en adhérant à la lutte armée pour former le pilier et la force de frappe de l'armée sahraouie. M. Ghali a, par ailleurs, salué les efforts de l'armée sahraouie qui fait face «aux défis sécuritaires, tels que le crime organisé et le terrorisme, appuyés par le Maroc qui est le plus grand producteur et exportateur du cannabis dans le monde». Il a également relevé que l'UA, qui a accueilli le Sahara occidental en tant que membre fondateur à part entière, a exprimé sa position de principe par rapport à ce conflit, exhortant les Nations unies à «agir, de toute urgence, en vue de libérer tous les détenus, y compris ceux de Gdeim Izik, et de lever le blocus imposé aux parties occupées du Sahara occidental». Concernant la participation de l'Etat sahraoui au Sommet d'Abidjan, le secrétaire général du Front Polisario a indiqué que «cette participation se veut un message fort au Maroc afin que ce dernier mette un terme à la politique d'intransigeance et d'obstruction et qu'il penche en faveur de la coexistence pacifique avec son voisin la République arabe sahraouie (RASD), tout en respectant la souveraineté, l'intégrité et les frontières internationales de l'Etat sahraoui». Cette participation a été une occasion pour attirer l'attention de l'Union européenne (UE) pour une mobilisation en vue d'imposer une solution démocratique urgente pour le conflit au Sahara occidental et pour affirmer l'interdiction de l'exploitation des richesses sahraouies sans la consultation du peuple sahraoui. A cet égard, les arrêts de la Cour européenne de justice (CJUE) soulignent que le Maroc et le Sahara occidental sont deux pays distincts, a-t-il ajouté.