Le ministre d'Etat marocain chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid, a présenté ce vendredi sa démission au chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, alors qu'une régression des libertés a été dénoncée dans le royaume. Le ministre a évoqué dans sa lettre de démission des raisons de santé et de son incapacité à continuer à assumer les responsabilités. Présent au sein du gouvernement depuis 2012, M. Ramid est l'un des leaders du parti Justice et Développement (PJD) qui conduit la coalition gouvernementale au Maroc. La démission du ministre marocain intervient alors que les violations des droits de l'Homme se multiplient dans le pays, selon plusieurs organisations, comme l'Association marocaine des droits humains (AMDH) ou Amnesty International, qui dénoncent régulièrement la "répression des voix critiques" au Maroc, comme c'est le cas des journalistes Souleimane Raissouni et Omar Radi, en attente de jugement depuis plusieurs mois, et également de l'historien et défenseur des droits humains Maâti Monjib, arrêté le 29 décembre dans un restaurant du quartier Hassan à Rabat, capitale du Maroc, et condamné à un an de prison ferme. Le comité de soutien du journaliste Maâti Monjib a d'ailleurs appelé à sa libération "immédiate" et dénoncé la "logique de répression" du régime marocain menée contre les journalistes et toutes les voix critiques.