Des titulaires de diplômes de magistère et de doctorat, exerçant comme enseignants à titre vacataires, ont organisé, hier, un sit-in devant la Fac centrale, pour exiger d'être fixés dans leurs postes de travail. Ces diplômés mènent depuis plusieurs mois une lutte pour améliorer leur situation socioprofessionnelle. Le 1er février dernier, ils se sont rassemblés devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur à Ben Aknoun pour "demander audience au ministre, mais malheureusement, il a refusé et, plus grave encore, nous avons été réprimés et violentés par les forces de l'ordre", a regretté Hachemi Amer, titulaire d'un magistère et membre de la Coordination nationale des titulaires et étudiants en doctorat et magistère. Et c'est pour cette raison que ses camarades et lui se sont rassemblés devant la Fac centrale pour "attirer l'attention de l'opinion publique sur ce que traverse l'élite universitaire, mais également sur la situation des universitaires, qui, malheureusement, sont en train de souffrir devant l'indifférence des autorités". Questionné sur leurs revendications, Hachemi Amer assure qu'elles sont "justes, légitimes et légales, du fait que nous sommes titulaires des postes que nous avons obtenus par un concours national, conformément au décret exécutif 98-254". "Malheureusement, le gouvernement refuse de budgétiser nos postes, malgré le manque flagrant d'enseignants dont souffre l'université. Nous soulevons cette contradiction : d'un côté, l'université qui manque d'enseignants et, de l'autre, une élite qui souffre de marginalisation et d'exclusion", s'offusque le membre de la Coordination nationale des titulaires et étudiants en doctorat et magistère. À ce jour, il y aurait plus de 20 000 enseignants titulaires de magistère et de doctorat qui assurent des vacations au niveau des différents établissements universitaires du pays. Pour Hachemi Amer, "l'université est en train de nous exploiter en tant qu'enseignants vacataires. Il faut savoir que la plupart des enseignants universitaires sont vacataires, ils travaillent avec des salaires qui ne dépassent pas les 8 000 DA, alors que nous effectuons les mêmes tâches que les enseignants titulaires". Il a ainsi lancé un appel au ministère afin "d'ouvrir un dialogue pour pouvoir trouver les mécanismes susceptibles de mettre en application leur revendication, car cette situation a trop duré", a-t-il estimé. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, avait annoncé lors d'une séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales, que le recrutement des titulaires de mastère et de doctorat "sera renforcé dans les plus brefs délais avec 2 800 nouveaux postes budgétaires". Le ministre avait assuré, en outre, que la révision des conditions et règles de recrutement dans le secteur compte parmi "les priorités". Mais les vacataires attendent encore.