Quatre grands évènements historiques au cours du millénaire qui suivra marqueront à jamais la cité et lui donneront son cachet d'aujourd'hui : l'ouverture de l'école soufie par Sidi El Houari, la première occupation espagnole, l'occupation turque et l'arrivée en masse de réfugiés espagnols chassés par Franco. Contrairement à ce que l'on croit, Sidi El Houari n'est pas né à Oran. Il est né dans la tribu des Haourara entre Chaâbet El Ham (ex-Lapasset) et Témouchent. Selon quelques chercheurs dont on n'a aucune raison de mettre en doute les assertions, l'illustre savant ne serait même pas enterré dans le quartier qui porte son nom. Une chose cependant est clairement établie : on venait de partout, et même de l'étranger, suivre les cours d'un théologien qui a réussi à faire d'un humble hameau un pôle culturel de première importance au Maghreb. On le consultait pour n'importe quelle affaire, pour n'importe quel détail. Il prenait souvent des allures de sentence. Mais voilà que son fils commençait à filer du mauvais coton. Ses fréquentations n'étaient pas recommandables. À tel point qu'un jour, presque ivre mort, il se permit l'injure de faire arrêter le calèche d'un cortège nuptial et de dévoiler le visage de la jeune mariée. L'insulte était criante et il n'en fallait pas plus aux hommes qui accompagnaient l'épouse pour passer à l'acte. Le fils de Sidi El Houari fut lardé de coups de couteau et de sabre. Il rendit l'âme sur-le-champ dans une mare de sang. La douleur du père fut immense à la mesure du drame et du déshonneur qui souilleront à jamais la mémoire de son enfant. Et c'est ainsi que le saint homme, ivre de rage, maudira à jamais cette ville qu'il vouera dans sa prière au vice et à la perdition éternelle. Apparemment, cette malédiction a porté. M. M.