Le processus de paix en Côte d'Ivoire se trouve dans une “phase très critique” et l'Union africaine (UA) est déterminée à accompagner ce pays clef d'Afrique de l'Ouest à sortir de trois années de crise politico-militaire, a déclaré hier un responsable de l'UA. Les Africains “ont la plus grande détermination” à “accompagner très fortement les Ivoiriens dans cette phase, que nous jugeons très critique pou l'avenir du processus de paix”, a déclaré le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Saïd Djinnit, dans un entretien à Radio France Internationale (RFI). Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA s'est déclaré, jeudi, pour le maintien au pouvoir du président Laurent Gbagbo après le 30 octobre, suite au report de la présidentielle, initialement prévue à cette date, et la nomination d'un nouveau Premier ministre. M. Gbagbo “reste le président de la République” et l'autorité du prochain Premier ministre va être “renforcée”, a résumé M. Djinnit. La rébellion, qui contrôle le Nord depuis septembre 2002, exige le départ de M. Gbagbo et une transition. Les principaux partis d'opposition doivent se prononcer, la semaine prochaine, sur la proposition de l'UA, qui va être transmise le 13 octobre à l'Onu. Quelque 6 500 casques bleus appuyés par 4 000 soldats français sont déployés en Côte d'Ivoire où l'approche du 30 octobre a avivé les craintes de nouvelles violences. M. Djinnit a démenti que l'UA soit divisée entre partisans et adversaires de M. Gbagbo. “Ce qui a prévalu au sein du Conseil de sécurité (de l'UA), c'est la ligne pro-Côte d'Ivoire”, a-t-il assuré. L'UA soutient “les Ivoiriens de tous bords, aussi bien ceux qui sont dans le gouvernement que ceux qui sont dans l'opposition et dans la rébellion”, a-t-il dit. “Le seul sentiment c'est d'être au chevet de la Côte d'Ivoire qui est un pays pivot”, a déclaré M. Djinnit. “Nous, Africains, nous mesurons l'importance de la paix pour la Côte d'Ivoire, qui nous est très chère, mais aussi l'impact pour toute la région.”