Le secteur de l'éducation nationale s'apprête, dès la semaine prochaine, à renouer avec la contestation, selon un communiqué du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) annonçant une grève de deux jours les 12 et 13 avril. Le Cnapeste a décidé, à l'issue d'une réunion extraordinaire samedi de son conseil national, d'"entrer en grève nationale, en guise d'avertissement et d'alerte, le lundi 12 et mardi 13 avril 2021", énumérant dix-huit points de revendication motivant son recours au débrayage, après une trêve de plusieurs mois, en raison du contexte sanitaire lié à la pandémie de coronavirus, qui a mis en veilleuse toute action de contestation dans le secteur de l'éducation. Si la dégradation du pouvoir d'achat des enseignants, exigeant donc une revalorisation salariale, trône en tête des motifs justifiant le recours à la grève, les questions en lien avec la pédagogie, la réforme du système éducatif et la protection de l'enseignant contre les agressions extérieures et la répression des libertés syndicales sont là pour rappeler que les problèmes posés depuis des années demeurent jusque-là non réglés. Le Cnapeste demande en effet "l'amélioration du pouvoir d'achat des enseignants, lequel connaît une érosion sans précédent, ce qui nécessite une augmentation des salaires et une revalorisation du point indiciaire" et d'"accorder au dossier du logement enseignant une priorité extrême", lit-on dans le communiqué en question. Il est également fait état du "maintien des revendications déjà formulées et liées au dossier de la retraite, au dossier des œuvres sociales et au dossier de demande d'emploi", a ajouté le Cnapeste, qui exige "l'emploi des enseignants diplômés des écoles nationales des enseignants (les ENS) et la révision du système de concours en adoptant un concours sur la base des diplômes", tout en prenant en considération l'ancienneté et les années d'expérience des enseignants contractuels. Le syndicat dirigé par Messaoud Boudiba dénonce le harcèlement dont sont victimes les syndicalistes du Cnapeste, réclamant "le renforcement et la protection syndicale et la levée du harcèlement systématique sur l'action syndicale", dénonçant aussi "le recours à l'usage des tribunaux contre les syndicalistes". Toujours selon le même communiqué, les arriérés de salaires, de primes, etc., qui se sont accumulés durant des années, sont, par ailleurs, en attente de règlement. Défendant les enseignants du primaire, qui ont observé l'année dernière plusieurs mouvements de grève, le Cnapeste demande au ministère de tutelle de "revoir les missions extra-pédagogiques adossées aux enseignants du cycle primaire (...) et de sortir les écoles primaires de la tutelle des communes" qui, faute de moyens suffisants, n'arrivent pas à les gérer convenablement. Enfin, le Cnapeste a souligné la nécessité d'"accélérer la mise en place d'une stratégie de travail claire pour la réforme du système éducatif et des programmes scolaires", ainsi que "l'installation et l'organisation du Conseil national de l'éducation et de la formation, et de l'Observatoire national de l'éducation et de la formation", conclut le communiqué.