Par : Latifa Turki Liot Présidente de l'Upiam et membre élue du bureau du CNC/DPME (ministère de l'Industrie) Dans cette contribution, la présidente de l'Union nationale professionnelle de l'industrie automobile et mécanique (Upiam) aborde trois autres axes dans le cadre du séminaire organisée par le cnese (Conseil national économique social et environnemental) le 14 mars dernier. Ainsi, "Contrat de filière tripartite" et "la gestion des zones industrielles", elle détaille ces axes supplémentaires dans sa plaidoirie pour le développement d'une industrie automobile efficace et durable. Normalisation et homologation : l'Upiam rappelle le modèle de fonctionnement de cette industrie très exigeante et le fait qu'il y ait une hiérarchie à respecter dans les rangs des sous-traitants si on souhaite augmenter le taux d'intégration et localiser progressivement la fabrication des pièces et composants du véhicule. Les équipementiers de rang 1, inexistants en Algérie, sont en effet le maillon faible. Aujourd'hui, en Algérie, nous avons plutôt des sous-traitants de rang 2, voire 3 et qui, pour monter en cadence, doivent créer un pont avec les équipementiers de rang 1. L'abrogation de la loi 51/49 devrait nous permettre d'attirer plus rapidement les équipementiers de rang 1. Un plan d'actions devra donc être engagé par l'état afin de mobiliser ces équipementiers en Algérie. L'Upiam a aussi rappelé aux institutions présentes au séminaire ce qu'attend un constructeur en matière d'homologation. Le constructeur n'attend pas d'un sous-traitant qu'il fabrique une pièce aux normes, il attend de lui qu'il lui fournisse un nombre de pièces donné, sur une durée déterminée avec qualité, coût et délai qui répondent aux attentes du constructeur. Il s'agit donc de mobiliser les constructeurs afin qu'ils puissent accompagner les sous-traitants avec une organisation professionnelle en soutien qui aurait un droit de regard sur l'évolution jalonnée de cet accompagnement. La construction d'une hiérarchie de sous-traitants progressive (rang 1 à 3) ainsi que la montée en cadence des sous-traitants rejoint les objectifs du contrat de filière axe 1 des plaidoiries de l'Upiam. Financement de l'entreprise L'Algérie propose plusieurs sources de financement mais elles sont toutefois souvent méconnues car trop nombreuses et pas toujours claires pour l'opérateur. Une première proposition porte sur la mise en place d'un guichet unique via une plateforme numérique, organisant l'ensemble des informations relatives au financement des entreprises. Cette plateforme permettrait d'y voir plus clair (par population cible, type de financement, etc.) avec un accès direct à l'ensemble des institutions financières qui proposent ces services. Une seconde proposition porte sur l'allégement des dossiers afin de donner plus de flexibilité à l'octroi des financements. Là encore la numérisation est mise en avant. L'objectif est de permettre à l'opérateur d'accéder en ligne à l'ensemble des informations nécessaires pour monter un dossier de financement (documents attendus, modalités pratiques, étapes, etc.). La troisième proposition porte sur la diversification des modes de financement : la possibilité de mettre en place d'autres formes de financement dites hybrides impliquant les parties publiques et privées. Enfin, l'Upiam a sollicité l'accès à des indicateurs chiffrés sur le taux de recevabilité des demandes de financement formulées par les opérateurs et classées par type de société (taille et CA). Formation Dans le cadre de ce séminaire, il a été mis l'accent sur la nécessité d'accompagner les chefs d'entreprise dans cette industrie afin qu'ils puissent acquérir des compétences en gestion. En effet, les sociétés algériennes (en dehors de certaines qui sortent du lot), sont plutôt gouvernées et managées sous un format patriarcal. Plusieurs formes possibles ont été proposées : monitorat, coaching, formation, etc. Aussi, l'Upiam propose de mettre l'accent sur un monitorat/accompagnement adaptés afin que ces patrons d'entreprise souvent axés sur la partie technique puissent prendre conscience ou au minimum être sensibilisés à ce qu'est "une entreprise" dans toutes ses facettes (gestion, logistique, finance, RH, etc.). La personne physique est en effet souvent confondue avec la personne morale en Algérie, ce qui est fatal pour le développement de cette dernière.
Erratum Une coquille s'est glissée, malencontreusement, dans notre précédente contribution de la présidente de l'Upiam, Latifa Turki Liot. Au lieu de lire "les représentants du Miclat étaient malheureusement absents à l'atelier ce qui ne nous a pas permis de partager nos attentes", il fallait lire : "J'aurais aimé que les représentants du Miclat, en tant qu'acteurs majeurs des collectivités locales, soient parmi nous pour partager nos attentes". Nos excuses à Mme Latifa Turki Liot et aux représentants du Miclat.