La présidente de l'Upiam, Latifa Turki-Liot, a révélé que 70% de l'activité industrielle automobile est externalisée par les donneurs d'ordres, les sous-traitants et les équipementiers. Les professionnels du secteur de l'automobile et de la mécanique ont plaidé, hier, lors des premières assises nationales de l'industrie automobile, pour un contrat de filières basé sur une feuille de route sectorielle partagée, des indicateurs de suivi industriels et mesurables et des engagements des partenaires et des opérateurs qui s'investissent dans ce secteur. Organisées par l'Union des professionnels de l'industrie et de la mécanique (Upiam), ces assises, qui se sont déroulées au siège de la SNVI, se veulent une initiative visant à bousculer les codes et donner un nouveau cap à ce secteur névralgique. Dans son intervention, la présidente de l'Upiam, Latifa Turki-Liot, a révélé que 70% de l'activité industrielle automobile est externalisée par les donneurs d'ordres, les sous-traitants et les équipementiers. "Il est temps de bouger les lignes. Ces assises visent à instaurer un débat franc, sans polémique et constructif. C'est une filière prioritaire à laquelle nous devons associer tous les intervenants pour diversifier notre économie", a indiqué Mme Turki-Liot, affirmant que "l'urgence est d'établir une cartographie nationale des sous-traitants qui existent déjà". Révélant que quelque 4 900 opérateurs constituent le panorama de la sous-traitance en Algérie, l'oratrice a estimé que l'industrie automobile est essentiellement constituée de 50% dans la fabrication de l'acier et du métal et de 50% dans les filières en mécanique générale, le plastique et l'aciérie. "Les structures qui existent en Algérie sont de petite et moyenne tailles qui ne peuvent pas répondre au besoin des constructeurs. Il faudra les développer et parer aux insuffisances. Aujourd'hui, les coûts des intrants importés sont inestimables alors qu'on peut les fabriquer en Algérie", a encore développé Mme Turki-Liot. Celle-ci plaidera également pour une hiérarchie chez les donneurs d'ordres qui drainent des sous-traitants et des fabricants à tous les niveaux pour tisser une toile autour de cette industrie naissante. "Ce n'est pas en deux ans qu'on peut construire une industrie automobile. Nous n'avons pas d'équipementiers en Algérie. Il ne faut pas lier uniquement les avantages fiscaux et parafiscaux octroyés pour l'amélioration du taux d'intégration. D'où la nécessité d'aller très vite vers un contrat de filières avec une meilleure visibilité sur le plan juridique, mais aussi d'organiser ces assises chaque six mois", enchaînera encore la présidente de l'Upiam. De son côté, le représentant du ministère de l'Industrie et des Mines, Abdelkader Rahla, a révélé que "selon une récente étude réalisée sur la diversification de l'économie nationale, l'industrie automobile a été présélectionnée comme filière prioritaire. C'est une filière d'entraînement autour de laquelle gravitent plusieurs activités, notamment les services, le commerce, la sous-traitance". Dans son intervention, M. Rahla a indiqué que son département a défini cinq axes stratégiques, dont le développement de la sous-traitance, l'assemblage et l'intégration progressive, la régulation du marché, le soutien à cette filière et l'encouragement à l'exportation. "Ceux qui ne respectent pas la stratégie du gouvernement vont cesser d'activer dans cette industrie. Pour les constructeurs qui exercent déjà, nous leur accordons un délai pour s'y conformer", dira M. Rahla. Celui-ci a également révélé que 12 projets sont en attente de validation au ministère et s'inscrivent en droite ligne du programme du gouvernement qui fixe à l'horizon 2022 un volume de production global de près de 400 000 unités, dont 25% de véhicules utilitaires. FARID BELGACEM