Le député de La République En Marche, Aurélien Taché, a été empêché, mardi dernier, de rencontrer les six voyageurs algériens encore bloqués dans la zone internationale de l'aéroport de Roissy Charles-De-Gaulles. Le député devait rendre visite aux passagers en compagnie de leurs deux avocats, Alexandre Albert et Karima Aït El Hadj. Mais l'accès au terminal lui a été refusé par la police aux frontières (PAF) sur ordre du préfet de police de Paris, Didier Lallemand.Dans un point de presse improvisé à l'aéroport, le parlementaire a fait savoir que l'interdiction qui lui a été opposée est "en totale violation avec la loi". "Il y a une volonté manifeste de dissimuler la situation des personnes qui sont retenues dans cette zone et qui, depuis 45 jours, n'ont pas accédé aux soins, n'ont pas le droit de dormir dans un lit et d'accéder à un repas chaud et qui sont peut-être aussi dans un état de détresse humaine important", a fait savoir Aurélien Taché. Se disant "en colère" contre son pays, le député ne comprend pas pourquoi "on laisse une situation pareille perdurer" et pourquoi "aucune décision n'est prise pour venir en aide aux passagers restants". "Je pensais que cette situation due à la situation sanitaire allait faire naître de la solidarité et non de l'égoïsme", s'est indigné le parlementaire. Il est à rappeler que les voyageurs algériens encore bloqués à Roissy ne peuvent pas retourner en Grande-Bretagne. Dans le groupe, il y a notamment un sans-papier et une femme avec un visa expiré. Pour le premier jour du Ramadhan, les passagers ont rompu le jeûne en s'approvisionnant chez les restaurateurs de l'aérogare. Leur avocate affirme qu'ils vivent un enfer. Elle rappelle leurs conditions de vie lamentables en affirmant qu'ils dorment à même le sol, qu'ils sont éclairés jour et nuit par les lampes de l'aéroport et qu'ils doivent supporter les annonces dans les haut-parleurs toutes les 15 minutes. En plus des recours introduits devant la justice, les avocats des passagers s'emploient à trouver des solutions pour les sortir de l'aéroport et cherchent à sensibiliser la classe politique française. "Les autorités françaises doivent prendre leurs responsabilités en offrant un accès aux soins et à un hébergement", demande de son côté Aurélien Taché, en affirmant qu'il va saisir le président de la République Emmanuel Macron.