Situation toujours au point mort pour les 27 passagers algériens, actuellement bloqués dans la zone internationale du terminal 1 de l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle. Leur présence forcée dans l'aérogare a atteint son quarantième jour sans qu'une solution ait été trouvée pour mettre fin à leur calvaire. " Le règlement du problème est entre les mains du pouvoir algérien", explique, à Liberté, maître Alexandre André, un des deux avocats constitués dans cette affaire. Lui et sa consœur Karima Hadj Saïd tiennent toujours malgré tout à déposer des recours devant la justice française pour rétablir les voyageurs dans leur droit et leur permettre, d'une manière ou d'une autre, de quitter l'aéroport. Les recours concernent les décisions rendues en faveur d'Air Algérie et du ministère français de l'Intérieur. Dans son verdict du 29 mars dernier, le tribunal administratif de Paris a donné raison à la compagnie aérienne nationale, estimant qu'elle n'était pas en mesure d'acheminer les voyageurs, en provenance de Londres, vers l'Algérie, en raison de la fermeture des frontières pour des raisons sanitaires et qu'elle les avait informés à l'avance de l'annulation de leurs vols. La justice française a également rejeté la plainte contre le ministère français de l'Intérieur, accusé par les avocats de maintenir les passagers dans une zone aéroportuaire privative de liberté. Si les appels n'aboutissent pas, la défense prévoit de saisir le Conseil d'Etat français et, en dernier recours, la Cour européenne des droits de l'Homme. Les avocats ont déjà demandé au gouvernement français de prendre des mesures pour faire sortir les passagers de l'aéroport et de leur offrir un hébergement provisoire, en attendant le règlement de leur contentieux avec Air Algérie. Mais les autorités françaises considèrent qu'elles n'ont pas à intervenir et que le problème est exclusivement du ressort de l'Etat algérien. En attendant un éventuel dénouement, le quotidien des passagers est de plus en plus difficile. Me Alexandre André revient sur leurs conditions de séjour lamentables dans le terminal 1 de Roissy. "Ils ont accès à cinq douches situées à plusieurs mètres du lieu où ils se trouvent. Deux lits d'appoint ont été fournis aux enfants et le reste des passagers dort à même le sol", relate l'avocat. Il est à rappeler que les ressortissants algériens sont arrivés de Londres à la fin du mois de février pour une courte escale à Roissy avant la poursuite de leur voyage vers l'Algérie. Air Algérie a, par la suite, déclaré les avoir informés avant leur départ du Royaume-Uni de la nécessité de renoncer à leur voyage, à cause de la fermeture des frontières et de l'apparition d'un variant anglais du Covid. Cette version a, néanmoins, été réfutée par les passagers qui exigent toujours leur transfèrement en Algérie. Ils ont, par ailleurs, fait savoir que des vols sont opérationnels, après leur arrivée à Roissy.