La plupart des voyageurs algériens bloqués dans la zone internationale du terminal 1 de l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle depuis fin février se sont résignés à leur sort et viennent de retourner au Royaume-Uni. L'avocat des passagers, Alexandre André, a confirmé hier cette information en précisant que six passagers seulement restent encore dans l'aérogare. Dans le groupe figure une dame détentrice d'un visa britannique, un sans-papiers et un homme qui a décidé de rentrer définitivement en Algérie, après avoir quitté son travail et vendu son appartement en Grande-Bretagne. L'avocat évoque aussi une quatrième personne complètement déprimée qui refuse catégoriquement de quitter l'aéroport. Hier en fin de journée, Me André et sa consœur Karima Hadj Said ont rendu visite à leurs clients accompagnés d'un groupe de parlementaires français, dont Aurelien Taché, député du Val d'Oise de La République en Marche, le parti du président Emmanuel Macron. Ces élus entendent alerter les autorités sur la situation des passagers restants, qui, même s'ils le souhaitent, n'ont plus la possibilité de retourner au Royaume-Uni.Officiellement, l'Etat français ne s'est pas exprimé sur cette affaire qui est considérée, selon des sources du Quai d'Orsay, comme étant un problème exclusivement algérien. Dans une interview à Canal Algérie, la semaine dernière, l'ambassadeur d'Algérie en France a exclu la possibilité pour les voyageurs d'être rapatriés. "Ils s'entêtent à rester en zone internationale (...) Les vols de rapatriement concernent les ressortissants algériens venus d'Algérie, munis d'un visa et titulaires d'un test PCR (...) La décision du gouvernement algérien tient compte du conseil scientifique. En aucun cas, on ne mettra en danger la vie de 45 millions pour 27 personnes", a fait savoir le diplomate. Le 30 mars dernier, la justice française a tranché en faveur d'Air Algérie, en expliquant qu'elle n'était pas dans l'obligation de transporter les voyageurs en Algérie, compte tenu du contexte sanitaire et de la décision de l'Algérie de suspendre les liaisons aériennes. L'ambassade d'Algérie a affirmé, de son côté, que les concernés ont été prévenus avant leur départ de Londres que leurs vols vers Alger ont été annulés. Elle a par ailleurs fait savoir qu'Air Algérie leur a proposé de rembourser leurs billets et de prendre en charge les frais de leur retour en Grande-Bretagne. En France, l'affaire a fait grand bruit. Des députés de La France Insoumise avaient demandé au gouvernement d'intervenir pour accueillir les passagers provisoirement sur le territoire français, en attendant le règlement de leur problème.