Sans surprise et comme attendu, l'unique candidat à la présidence de la FAF, à savoir, Charaf Eddine Amara a été élu au poste du président de la Fédération algérienne de football lors de l'assemblée générale élective tenue jeudi soir à l'hôtel Sheraton. Le désormais ex-président du conseil d'administration de la SSPA/CR Belouizdad, Charaf Eddine Amara, âgé de 56 ans, a été élu à une écrasante majorité des 88 membres votants de l'assemblée générale. 75 membres ont voté oui contre 15 non. Sitôt proclamé à la tête de la haute instance fédérale, le successeur de Kheredine Zetchi s'est engagé à procéder à une série de réformes visant à développer le football national, et ce, par une gestion managériale performante. Le patron du Madar Holding, qui a présenté une esquisse de son programme lors d'une conférence de presse animée, la veille de la tenue de l'AGE de la FAF, promet d'entamer de s'atteler déjà à régler les textes de loi, mais surtout amender les statuts de la FAF avec ceux de la FIFA avant la fin juin prochain. "Tout d'abord, je suis heureux et content d'avoir été élu au poste de président de la FAF. J'accepte avec fierté cette mission de réhabiliter et moderniser le football national. J'espère que mon équipe et moi serons à la hauteur de la confiance placée en nous par les membres de l'assemblée générale. Je suis là pour servir le football. Laissons nos différents derrières et travaillons ensemble. Les choses se sont passées dans les règles de l'art et le vote de l'assemblée dénote d'une confiance immense au projet du nouveau bureau fédéral", a-t-il déclaré juste après son élection. Et d'enchaîner : "Notre programme s'articule sur trois mots d'ordre, réforme, modernisation et performance". La priorité actuelle de la nouvelle structure de la FAF est la mise de conformité des statuts de la FAF avec ceux de la FIFA estimant qu'un travail "est déjà en chantier, et ce, depuis quelque temps déjà. L'Algérie a prouvé sa bonne foi, à maintes reprises. Il y avait eu des échanges entre les deux parties. Il est clair que nous allons amender les statuts. Les textes seront près bientôt et les chantiers de préparation seront achevés avant le mois de juin prochain. C'est un engagement que je fais. Il y aura des consultations avec le MJS et la FIFA pour ensuite terminer la mouture", a-t-il révélé et d'enchaîner : "La FIFA est une structure internationale qui accompagne les associations sportives. Généralement, la FIFA sanctionne les fédérations qui enfreignent les règlements. Donc, pas la peine de parler d'une menace de la FIFA", dira-t-il. Amara a promis de s'attaquer à d'autres chantiers. Il ambitionne de mettre de nouveaux textes de jeu ainsi que l'amélioration du système de compétition actuelle. "Il est clair et provisoire, je ne sais pas si nous allons opter dans l'immédiat à un nouveau système de compétition. C'est une prérogative du bureau fédéral. Nous allons se réunir avec toutes les parties prenantes que ce soient clubs, entraîneurs et autres pour connaître leurs avis. La question sera tranchée lors d'une assemblée générale extraordinaire". À propos du professionnalisme, Amara estime que les clubs professionnels sont en faillite "en raison d'un déficit structurel en termes de modèle économique. Il faudra apporter des solutions lors des assises du football qui seront organisées bientôt", fait-il savoir. "Belmadi ne fait que protéger l'équipe nationale" Le nouveau président de la FAF a abordé également le sujet du sélectionneur national, Djamel Belmadi, qui, faut-il rappeler, a piqué un coup de gueule à travers un communiqué publié sur le site de la FAF. Amara a promis de mettre tous les moyens à la disposition de l'EN tout en indiquant que le coup de gueule poussé par l'entraîneur national vise d'abord à protéger son équipe qui s'apprête bientôt à prendre part à des importants challenges, dont les éliminatoires de la Coupe du monde 2022. "La dernière sortie médiatique de l'entraîneur Belmadi, compréhensible, car en tant qu'entraîneur, Belmadi cherche à protéger son équipe" et d'ajouter : "L'équipe nationale est notre porte-drapeau et c'est clair que l'objectif est de conserver son titre lors de la prochaine phase finale de la Coupe d'Afrique des nations". Evoquant son avenir à la tête du CR Belouizdad, le nouveau patron de la FAF est dans l'obligation de quitter son poste conformément à la réglementation (ndlr/ cumul de fonctions). Il s'est d'ailleurs engagé à le faire avant son élection. "J'ai décidé de me retirer de la présidence du conseil d'administration de la SSPA CR Belouizdad, mais je resterai à la tête du conseil d'administration de la société Madar", avait-il précisé. Amara a également évoqué en ce qui a trait à la composition de son bureau, affirmant que le nouveau BF est "composé de membres de L'AG selon des critères de compétence, de représentativité géographique et de démarche. Je ne reproche rien aux personnes qui sont sur ma liste et qui ont fait partie de l'ancien bureau. Je crois qu'ensemble, nous pourrons réussir dans notre projet". Le nouveau président de la haute instance fédérale a encore une fois déclaré que le pouvoir politique ne s'ingère pas dans le football ou dns la gestion du sport. "On ne peut pas dire que le pouvoir est intervenu dans le choix du candidat. J'ai dit clairement que je ne suis pas le candidat du pouvoir ou d'une autre partie. Je suis plutôt le candidat qui a été encouragé par ses pairs par cette assemblée générale", a affirmé Amara. Et même si le nouveau président de la FAF essaye de faire croire que son élection à la tête de la haute instance fédérale s'est concrétisée grâce au vote de l'assemblée générale, il n'en demeure pas moins que le poste de président de la FAF est considéré comme un poste politique. Par conséquent, sans l'aval des pouvoirs publics, Amara n'aura jamais accédé au trône de Dely Brahim. En outre, Amara a évoqué aussi la formation qu'il estime "obligatoire pour la réussite, tout en promettant de poursuivre le projet de la réalisation des académies de la FAF". Il a aussi appelé à "réformer la direction technique nationale qui sera renforcée à travers un vaste plan de formation", estimant que la DTN "est le cœur du football". Dans son programme, Amara a aussi promis de moderniser et de donner une nouvelle ère à l'arbitrage en Algérie. "La structure existe, il suffit de mieux organiser l'arbitrage en Algérie. Nous avons d'anciens arbitres capables d'insuffler un sang nouveau et une meilleure formation de l'arbitrage", fait-il savoir. À ce titre, le prochain président de la commission de l'arbitrage ne sera pas issu du bureau fédéral. Ce sera un ancien arbitre chevronné qui sera installé bientôt dans ses fonctions. Enfin, il est utile de signaler que la cérémonie de passation de consignes entre Amara et Zetchi est prévue mardi ou mercredi prochains. Nazim T.